Avant que ne flambe la révolte que d’aucuns attendent, la revue Brèves, toujours en avance sur la prochaine ébullition, produit un numéro monté par la spécialiste Caroline Granier : Les Retourneurs d’Idées.
Consacré aux écrivains anarchistes, peuplade lue au sens large, on y lit des nouvelles de Georges Darien, Jules Vallès, Isabelle Eberhardt, Louise Michel, Félix Fénéon, Victor Barrucand, Octave Mirbeau, Jean Réflec, Flor O’Squarr, dont Apollinaire pensait tant de bien et qui livre ici une curiosité sur la Commune… ou encore Alphonse Allais qui ne dépare pas ici.
Et pour cause : Allais ne dépare jamais.
Entendu que pour ces hommes et femmes de combat, le livre est une arme destinée à libérer l’être humain, Caroline Granier explique en préambule comment ils dénoncent les « fictions sociales » dont l’ordre établi se sert pour abêtir et asservir le populo. Soit littérature de combat versus littérature de propagande.
Dans le même numéro, mais à rebours, un dossier est consacré à Jacques Vallet, le Jacques Vallet, écrivain qui fut d’abord le meneur de la revue Le Fou parle, une revue de poids dont on n’a pas fini de parler - Il se pourrait bien que l’Alamblog, une fois les sommaires de Bizarre consommés, se consacre à lui dorer la vitrine, n° par n°. On découvrira alors peut-être quelle revue fondamentale fut Le Fou parle, organe libre et libéré.
Pour Brèves, on sait déjà.
BREVES. Les Retourneurs d’Idées (n° 84)
avec Photos et dessins de Despatin & Gobeli, Lise le Coeur, Kerleroux et Roland Topor.
144 pages, 12 euros
1 De Christian Hivert -
“Où l’on s’aperçoit, sans y prendre garde, que Georges Darien qui écrivit “Le Voleur” en 1897 ne fut en fait qu’un minable petit bourgeois qui s’encanailla, et que la douleur métaphysique des gosses de riches, lorsqu’elle prend la forme d’une commisération révoltée pour l’exploitation qui nous asservit, ne nous émeut ni ne nous fait frémir, mais nous enfle le coeur de haine, quelque soit le parcours pseudo-combattant qu’ils utilisent dans leurs vies! “
Blême :
“Très pâle, livide, en parlant du visage, du teint de quelqu’un. Il était blême de rage.”
“D’un blanc mat et terne, blafard. Des murs blêmes.”
Argot : “Etres humains, désocialisés vivant dans les zones non intégrables au processus, sauvage.”
Dictionnaire Larousse année 2041.
Qu’est-ce qu’il fait chaud dans cette classe ! Si on ouvre les fenêtres c’est l’air toxique de la ville, si on ne fait rien, pas d’air. Il se leva et sortit griller une beda dans le couloir. Ces cours lui étaient indispensables maintenant, mais ça l’assommait. Le prof avait bien du mérite ; c’est vrai que c’était un militant, il avait le courage de la conviction !
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