La poudre de riz et le hareng saur
Fable
Du fond de sa boîte opulente,
Où l'argent se mêlait à l'or,
La poudre de riz insolente
Raillait un pauvre hareng saur
– Va, disait-elle, à la cuisine...
Ton odeur et ta triste mine
Font scandale dans mon boudoir.
Le hareng saur, au désespoir,
Dévorait sa honte en silence,
Attendant l'heure où, sur le gril,
Sur le plat ou quelque autre outil,
Pour lui finirait l'existence.
Mais vint le siège de Paris...
On mangea la poudre de riz
Qui se vendait un prix infime,
Et le hareng saur faisait prime.
Ne faisons jamais d'embarras :
On est tous égaux ici-bas.
La Fontaine Molière
La Revue comique (Bertall dir.), n° 6, 19 novembre 1871, p. 71.
Le même auteur masqué, décidément piscicole, livrait dans la même livraison hilare cet autre poème :
Le tambour-major et la sardine
Autre fable
Un long tambour-major pressé par la famine
Dînait d'une simple sardine,
Et s'en régalait fort, ma foi !
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
1 De xxxx -
tout pourri !!!!!!!!!!!!!!!!