A la belle parodie

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L’anthologie n’existait pas, elle existe. Les curieux, qui ne fréquentent pas tous l’université, on le sait bien, vont pouvoir pour la modique somme de vingt-quatre euros acquérir la part majeure du corpus parodique des années 1866-1889. Si celui-ci n’était pas inédit — de Plein Chant aux éditions du Sandre on a oeuvré depuis vingt ans —, certains titres étaient épuisés ou hors d’atteinte. Que Daniel Grojnowski soit donc remercié : ce spécialiste du rire fin-de-siècle a fait ouvrage utile en réunissant les chefs-d’oeuvre dissidents qui surent dans la légèreté unir “poésie et drôlerie”.
Et là, bien entendu, citons la Rimbe, Nina de Villars, Charles Cros, Laurent Tailhade, Verlaine, Daudet, Paul Arène (le co-auteur des Lettres de mon moulin, comme on sait bien aussi), Edmond Haraucourt, etc., etc. C’est Toute la lyre qui se tord !
Sur le fond, l’intérêt de l’ouvrage reste essentiellement documentaire et qui y chercherait des informations nouvelles en serait pour ses frais. Compilation annotée, certes, et au fait des travaux récents, mais sans nouvelle surprise. Et ça, c’est toujours un poil frustrant.
Il faudra attendre la publication très attendue de la Bibliographie des pastiches de Paul Aron et Jacques Espagnon (à paraître en septembre, après huit mois de corrections d’épreuves ; on voit le monstre !) pour espérer en apprendre un peu plus.



Daniel Grojnowski La Muse parodique : Le Parnassiculet contemporain, l’album zutique, les Dixains réalistes, La Légende des sexes, Les Déliquescences d’Adoré Floupette, Mitrophane Crapoussin. — Paris, José Corti, 421 p., 24 euros.

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