Les débuts difficiles de René Doyon





René Doyon

C'est une tête très originale que celle de M. René Doyon. Il y a dans l'ensemble qui la caractérise du bedeau, du cabotin et du clerc d'huissier. Ses habits dégagent un vague parfum de sacristie et, d'avoir vécu longtemps dans la pénombre des églises, il a l'air, maintenant, d'un pauvre cierge chlorotique qu'on aurait éteint et qui déambulerait par les rues coiffé d'une tête de loup...
Mais ses manières sont douces et il croit sérieusement qu'il a du talent. Ne le chagrinons. pas et contentons-nous de lui rappeler qu'il existait jadis un frère ignorantin du nom de Laboulette, lequel Laboulette jeta le froc aux orties pour s'improviser "homme de Lettres".
Homme de Lettres, M. Doyon s'est fait une toute petite place au soleil d'une petite revue (1) où il a publié des choses très drôles et en particulier une Incantation lunaire que le doux Fabri (2) trouvait... comme la lune...


René Riginia


Les Annales algériennes, 20e année, n° 3, 17 janvier 1913.

(1) La Vedette algérienne, dont René-Louis était le directeur littéraire. (NdE.)
(2) Marcello-Fabri (idem).

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