L'étrange cas de Ray Nyst, par René Fayt

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René Fayt a le don de dénicher des curiosités, des auteurs oubliés et coruscants (Hector France, par exemple, car c'est aussi à lui que l'on doit la relecture de Sous le burnous !). Bibliographophile de Belgique, il a produit dans Le Livre & l'estampe (LVI, 2010, n° 173-174) un article conséquent sur le cas étrange de Ray Nyst, auteur des plus bizarre du catalogue Kistemaeckers.
Autour des exemplaires d'une plaquette "sans titre" étrangement présentée, R. Fayt démontre une fois encore que l'éditeur Kistemaeckers ne fut pas le moins audacieux des bibliopoles. Ce livre, un grand in-quarto (19/25 cm) dont la couverture est illustrée par G. Baltus et coloriée à la main, présente la particularité de n'avoir pas de titre en première de couverture mais un dessin dont tous les exemplaires portent une version différente et un texte qui dit ceci :

Enfermé tout à coup, par la/ pensée, dans une vision du monde entier, tourbil-/lonnante, colorée, vivante, énorme, je sentis mes/ yeux tournoyer de vertige,

Publié en 1889, cette première publication du jeune Raymond Nyst (1864-1948) ne manque donc pas d'allure. Son auteur eut (évidemment) un parcours singulier : journaliste ésotérique, ami des peintres symbolistes, philosophe fumeux et candidat théosophe à la mode du Sâr Péladan, il fera dans le journalisme une carrière de pacifiste... bientôt rendu à ses écritures "cavernicoles" (R. Fayt).
Un personnage, en somme.

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