Les couvertures du siècle dernier (I)

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Avocat, publiciste bouillant - et brouillon -, directeur du Courrier français à partir de 1914, éditeur de livres à scandale, Georges Anquetil (1888-?) fut un curieux personnage, vivant de dénonciations tout azimut et du scandale. Il dirigea même à partir de 1927, une feuille à scandales, La Rumeur, où, comme dans son Satan conduit le bal, indigeste pamphlet généralisé, il dénonçait à tour de bras. (On raconte que lorsqu'il ne dénonçait, il palpait, comme Eugène Merle...)
Publié à sa propre enseigne, le livre mêle diverses anecdotes plus ou moins sordides sur une trame vaguement anticipative. Tout ça est très moralisateur, vaguement éthéré et mystique, mais il faut retenir la table des matières qui éclaire un peu une journée avec ses "Tocsin de l'Apocalypse", "Le Réveillon chez Aspasie", "Le Laboratoire des Illusions", "L'Horoscope d'un consultant", "La Bacchanale macabre", "Les Entrailles du Veau d'Or", "La marche à l'étoile", "L'Angelus de Minuit" et "Le Message de la Mort". Tout un monde d'évasion !
Autre haut-fait du sieur Georges Anquetil, il se présenta aux élections législatives en Guyane sous l'étiquette galmotiste (de Jean Galmot) et se trouva au printemps 1929 à Fleury-Mérogis d'où il écrivait : « On est allé, dans l’odieux, jusqu’à me jeter, en plein hiver glacial, dans une cellule pas chauffée, à tinettes asphyxiantes, alors qu’à la Santé, treize divisions sur dix-sept ont le chauffage et le tout à l’égout. (...) L’instruction est finie. J’offre une grosse caution. Le dossier est vide. Je suis malade. Mais Poincaré, toujours au pouvoir, se venge. O République ! O justice et politique ! »
Toujours à la recherche de sujets croustillants, il s'intéressa à la polygamie dans La Maîtresse légitime (1926) et fustigea les mœurs partouzardes de son temps. Il en vendit plusieurs centaines de milliers d'exemplaires, lui donna une suite avec Jane sous le titre L'Amant légitime qui comme son Satan qui s'acheta à tour de bras.

De l'intérêt d'une belle couverture...

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