Des Nouveautés (Macquet, Desjardins, de Mûval)

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L'été apporte son lot de nouveautés, et nous l'en remercions.

Christophe Macquet le voyageur publie un court livre poétique inspiré par une boxe d'Asie, Kbach, "C’est une parade, c’est une menace, c’est un salut, c’est une esquive, c’est une imploration. Musique. Percute. Démultipliée-nasillante. Tu provoques la pitié du souverain et son désir précieux."
Christophe Macquet Kbach. — Toulouse, Le Grand Os, 2012, 60 pages, avec deux photographies de l'auteur, 8 €

D'Asie aussi, le peintre Guy Girard rapporte Trois Poèmes coréens, et de l'Afrique de ses lectures de Philip Jose Farmer, Tarzan est un autre, un article diffusé en brochure. (Peut-être se souvient-on que c'est Farmer qui imagina la rencontre de Tarzan et de Holmes dans The Adventure of the Peerless Peer en 1974.)
Guy Girard Trois Poèmes coréens (suivis d'un contrepoint). — Saint-Ouen, chez l'auteur, 12 pages, prix non mentionné
Tarzan est un autre. — Saint-Ouen, chez l'auteur, 15 pages, prix non mentionné

La librairie La Brèche nous donne l'opinion de Remy de Gourmont sur Ruskin qui nous change de la sempiternelle réimpression de l'essai de Proust, utile certes, mais déjà lu. Cette Promenade philosophique (troisième série) de Gourmont apporte un peu de fraîcheur donc, et ouvre à la connaissance de Ruskin via une chronique biographique synthétique, où est évoqué son rôle dans la création des universités populaires, et où l'on peut lire des traits aussi plaisants que celui-ci : "Peu d'années après paraissaient les Sept Lampes de l'architecture, où, parmi beaucoup de paradoxes et de divagations, il posait quelques nouveaux principes dont le plus fécond est qu'un monument doit paraître ce qu'il est et montrer clairement sa destination. Presque personne ne conteste plus cela maintenant, mais presque personne ne sait encore le mettre en pratique." On n'a donc pas fini de s'interroger sur les architectes et leurs ressorts inavouables...
Remy de Gourmont Ruskin, esthéticien & socialiste. — Vichy, La Brèche, 28 pages, 6,30 €

A coup sûr, c'est le pseudonymique Lélio de Mûval qui apporte la production la plus étonnante. Son Apocalypse merveilleuse est d'un dépeigné achevé, mais d'un dépeigné achevé romanesque, utopique et, ma foi, assez enlevé. Tout cela commence dans un flot de merde, au sens littéral et se poursuit sur une planche à repasser. Interviennent ensuite les fiévreux, puis... D'abord, cette histoire d'apocalypse rappelle un peu à La minute prescrite pour l'assaut de Jérôme Leroy (Mille et une nuits, 2008) cependant le récit bifurque, ô combien. C'est un vrai feuilleton livré d'un seul bloc (en deux volumes tout de même). Très punk, très litt. pop. A suivre.
Lélio de Mûval L'Apocalypse merveilleuse. — Lille, Les Âmes d'Atala (82 rue Colbert, porte cochère bleue, 59000 Lille), deux volumes, prix non mentionné.

Quant à Martine Desjardins, auteuse québécoise, elle fait partie du contingent d'outre-atlantique qui écrit en langue française. Astuce nouvelle du monde de l'édition parisien : on nous sert son livre dans une nouvelle édition au lieu de nous l'importer tout bonnement. L'enjeu est de faire passer la pilule pour nouvelle. Phébus n'est pas la seule maison à tenter ce coup de "billard québécois", d'autres le font aussi avec plus d'outrecuidance encore qui osent annoncer un "premier roman" déjà salué au Canada, redigéré ici sous marque françouaise. Bref. Le Maleficium de Desjardins est plein d'odeurs et d'épices, de squames et de désquamations et aussi de cire d'oreilles. Pour dire ça en deux mots : l'ensemble n'est pas convaincant. On dirait du Daniel Walther, lequel fait du pseudo-Pieyre de Mandiargues. Chez Martine Desjardins, le récit est chantourné certes mais pour amener ses histoires (qui finissent par n'en faire qu'une seule et même), elle se contorsionne comme ses pénitents au pied du confesseur, c'en est éprouvant. Dès les premières lignes de la page 14, elle va à la maladresse du reste et on finit par ne plus s'intéresser qu'à ses moments de glissade à elle, l'auteuse, et plus du tout à son récit — chaque chapitre commençant et finissant par une interpellation du dit confesseur qui sonne mal, et de plus en plus mal.
Martine Desjardins Maleficium. — Paris, Phébus, 15 €

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