Mort d'une idée fausse

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Il est toujours temps de tuer une idée fausse.

Mais l'idée fausse est comme la tête de l'hydre, elle repousse.

Surtout si elle est accréditée et sans cesse revalidée par un ouvrage de référence d'usage aussi commun que l'Oxford English Dictionary.

Joël Cornuault nous raconte dans une récente livraison de ses Notes de Phénix la mésaventure de l'éditeur Walter Harding, qui crut lire le mot " ecology" dans une lettre de Thoreau de 1850 (publiée avec sa correspondance en 1958).

huit ans avant que Haeckel ne fabrique le mot "oecology".

Dans l'essai de 1992 intitulé The Adventures of a Literary Detective in Search of Thoreau, Harding raconte sa bévue et ce qu'il en advint : depuis qu'elle a été enregistrée comme une trouvaille... elle est devenue une trouvaille indéboulonnable. Et il ajoute, nous apprend Cornuault :

Il est ainsi vraisemblable que si je laisse un nom dans l'histoire, ce sera probablement celui de l'homme qui altéra l'Oxford English Dictionnary.



On connait ainsi des savoir corrompus qui hantent les esprits. On pourrait presque en établir la liste...
Malgré l'illusion colportée par de bonnes âmes, la grande toile n'a pas facilité l'extinction des boulettes, bien au contraire : elle a généralisé la connaissance vague. Et la mise en œuvre des "recherches floues" aggrave encore cette culture des faux amis et de l'à-peu-près bidon... ou pas.



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