Maxime Lisbonne, dernières marges

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Les frites révolutionnaires ! Il fallait être Maxime Lisbonne pour imaginer une entreprise pareille après la Commune...
Mais la vie de cet oiseau très entrepreneur de spectacles n'est pas celle du clampin moyen. Lisez plutôt : né le 24 mars 1839 à Paris, ce touche-à-tout volubile fut d’abord agent d’assurance, marié, un enfant. Il est ensuite comédien, état où le trouva la Commune, pour laquelle il fait des étincelles :

Maxime Lisbonne est incorporé à la Garde nationale. Il est très vite élu capitaine du 24e bataillon. Avec son unité, il se signale à Fontenay, à Arcueil, à Buzenval, au fort de Montrouge et à Bagneux. Son colonel, qui a remarqué sa belle conduite au combat, veut le faire décorer. Lisbonne refuse. Il réclame des récompenses uniquement pour les citoyens blessés à ses côtés. Ici se situe sa noble profession de foi : « Le Républicain dévoué, convaincu, ne doit voir dans le sacrifice de sa vie qu’un devoir qu’il accomplit, et non pas une voie ouverte à son ambition. » (...)

Las, on sait comment les choses s'achèvent : procès puis séjour au bagne... Mais Lisbonne n'a pas les deux pieds accrochés au même boulet. Dès son retour de relégation, il lance des journaux, vit au crochets d'une patronne de cabaret et fonde même le "Cabaret du bagne", qui lui vaut d'être qualifié de "traite" par ses anciens amis. C'est peut-être de mauvais goût, mais c'est porteur et Lisbonne est le vrai entertainer qui n'a pas froid aux yeux.
Bientôt, il fonde Les frites révolutionnaires, un restaurant-cabaret dont il fait la promotion dans les rues de Paris avec une carriole déguisée en panier à salade... Mais le plus beau, c'est sans doute l'idée qu'à cet hyperactif grâce aux attentats anarchistes : en 1892 il lance une compagnie d’assurance contre les explosions de dynamite !
Après la biographie du Lascar de Monmartre, Dittmar poursuit son panorama de la Commune de Paris avec l'une de ses plus fantasques figure : Maxime Lisbonne, l'homme sans bordure.

NB Notez qu'à 12 euros ce livre est offert ! Profitez-en pour l'offrir autour de vous.


Marcel Cerf Maxime Lisbonne, le d'Artagnan de la Commune de Paris. — Paris, Dittmar, 280 pages, 115/180 mm, 12 € franco (2-916294-44-9) Naturellement, Daeninckx a fait un roman de cette vie trépidante.


Illustration : Maxime Lisbonne dans les archives de la police.

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