Les Coquilles de Le Goff

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Arpenteur et poète, Jean-Pierre Le Goff (1942-2012) avait acquis « le goût des analogies et des correspondances comme moyen de connaissance, mettant par exemple en rapport les dessins des coquillages et les cartes géographiques » (Stéphane Mahieu). Il avait par conséquent le goût des séries, et très fort. D'autant qu'il était aussi banalyste d'obédience patatruque. Témoignent encore ses Coquillages, recueil de proses inédit qui paraît aujourd’hui avec une très belle préface de Didier Semin évoquant tout à la fois Roger Caillois et Oswald Crollius, ce médecin allemand du XVIe siècle qui tissait l'analogie de la forme et des fonctions. On constate plusieurs démarches dans ce livre riche. Et les proses qui y figurent offrent du scientifique et du rêveur, du pointilleux et du métaphysique, du verbe et des formes, de la folastrie et de la science, au point que l’on ne trouve meilleure analogie à sa lecture que ces chasses éperdues, sur la plage, pour trouver le plus beau spécimen.
« Je préfère, écrit Jean-Pierre Le Goff, me laisser corrompre et suborner par l’idée que la nature a mis à notre disposition la page blanche du coquillage pour que nous puissions y projeter mentalement nos penchants particuliers pour les figures, les teintes et nuances pour lesquelles nous avons une prédisposition. »
Un livre merveilleux, qui fait suite dans le catalogue des Grands Champs à la Botanique parallèle de Lionni, aux Clairs de lune de Flammarion et à La Vie privée et publique de Grandville. Franchement, tout cela a de la gueule.


Jean-Pierre Le Goff Coquillages. — Éditions des Grands Champs, 208 pages, 23 €


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