Il pleut du Rollinat

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Très bel ensemble relatif à Maurice Rollinat, le superbe poète des Névroses, dont cette superbe photographie de Charles Gallop (item 52) dans le nouveau catalogue de la librairie William Théry.
Pour amateurs.
On se régale :

Extrait du catalogue

50.- LAS, Fresselines, 20 avril 1887, à Gustave Geffroy ; 1 page in-8°, env. cons. Il s’inquiète de ne pas voir venir son ami Geffroy. « Je vous attends toujours avec Mullem : Arrivez vite et dépêchez-vous de profiter de ces belles journées. Je vous ai donné toutes les indications de chemin de fer, prévenez-moi donc 24 heures d’avance soit par lettre, soit par télégramme, pour que j’aille vous prendre tous deux à la gare de Dun Le Palleteau. »... 120 €
MAURICE ROLLINAT MET BAUDELAIRE EN MUSIQUE

51.- Maurice ROLLINAT (Châteauroux, 1846 – Ivry-sur-Seine, 1903), poète et musicien. LAS, 17 avril 1890, à Paul Bonnetain ; 1 page in-8°. Il le remercie et lui envoie sa carte à l’intention d’Hartmann (l’éditeur musical Georges Hartmann (1843-1900)). « J’espère qu’il n’osera pas vous refuser les autres mélodies dont probablement il n’a pas encore tiré de nouvelles épreuves. Quant à l’Invitation au Voyage (de Baudelaire, qu’il avait mise en musique), elle n’a jamais été publiée : le seul exemplaire manuscrit qui en existe est entre les mains de M. Périvier (codirecteur du Figaro) à qui je l’avais remise avec Le Jet d’eau (de Baudelaire) . Il me semble que demander 100 francs pour Les Cloc hes (poème des Névroses) n’a rien d’exagéré. Si pourtant la chose paraissait telle, qu’on me donne alors le prix ordinaire de c es sortes de publications. »... Post-scriptum : « Au fond, je ne sais pas du tout ce que peuvent se payer ces sortes de publications musicales. Si 100 f. est trop ou pas assez, faites comme vous pourriez pour vous-même : je vous laisse absolument libre de régler la chose comme vous l’entendrez. » 180 €

52.- (Maurice ROLLINAT) Photographie originale, 14,3 x 10,5 cm, contrecollée sur carton 31 x 24 c m ; cliché Charles Gallot . Très belle épreuve (support carton défraîchi). — On joint : Un portrait de François Rollinat, père de Maurice Rollinat et ami de George Sand, lithographié par Jacques-François Llanta (défraîchi, effrangé, rousseurs). 120 €

« UNE PHOTOGRAPHIE DE ROLLINAT, CELLE QU’IL PRÉFÉRAIT... »
53.- (Maurice ROLLINAT) Photographie originale, 7,5 x 5,1 cm ; cliché pris par son ami le peintre Eugène Alluaud (1866- 1947). On joint : Trois lettres de René Massé à Joseph Pierre (1924-1925) ; 2 pages in-4° et 1 page in-8°. Il lui demande le n° de la Revue du Berry consacré à Rollinat en 1904 puis se propose dans sa deuxième lettre de lui offrir la photographie prise par Alluaud. « Je me ferais un plaisir de vous envoyer une photo graphie de Rollinat, celle qu’il préférait et que j e tiens d’une personne amie de ce grand artiste. » (Paris, 20 décembre 1924). 150 €

54.- Albert BARTHOLOMÉ (Thiverval-Grignon, 1848 – Paris, 1928), peintre et sculpteur. Deux lettres à Joseph Pierre (1903) ; 5 pages ½ in-8°, env. cons. Intéressantes lettres au sujet d’un projet de monument à la mémoire de Rollinat à Châteauroux, projet qui n’aboutit pas en raison des réticences de la famille de l’illustre disparu. « Je suis très touché que vous ayez pensé à moi pour m’associer à l’œuvre que vous entreprenez en mémoire du grand artiste qui vous ét ait cher. Je m’y associerai de tout cœur, et réduirai du plus possible les dépenses. (...) Il est une autre considération qui est pour moi plus importante encore : la place. Lorsqu’une œuvre a la chance d’avoir d’avance une place déterminée, c’est cette place qui doit déterminer l’artiste sur le choix de la matière, sur les dimensions et même sur la conception de l’œuvre à exécuter. Si vous le voulez bien je vous propose un rendez-vous à Château roux jeudi, vendredi ou samedi. Je n’aurai que quelques heures, car j’ai beaucoup à travailler en ce moment, mais ces quelques heures suffiront. (...) Quand j’aurai vu la place, c’est-à-dire, la maison de Rollinat, je pourrai vous fixer sur les questions que me pose votre lettre. »... (7 novembre 1903) – « Il faut évidemment avant tout respecter un désir exprimé par la famille de Rollinat. L’annonce de votre prochaine visite à Paris me fait le plus grand plaisir, il y a longtemps déjà que nous correspondons, je pourrai donc enfin vous connaître et j’en suis très heureux. »... (11 novembre 1903). — On joint : Une note autographe écrite par Joseph Pierre à l’occasion de la mort de Bartholomé ; 1 page in-8°. Il y rappelle (avec la neutralité de la 3e personne) l’échec de sa tentative de faire réalise r un monument Rollinat : « Aussitôt après la mort de notre grand poète-musicien, Joseph Pierre conçut le projet d’un monument à lui élever à Châteauroux, sa ville natale, et avait songé à en confier l’exécution à ce sculpteur déjà célèbre, avec lequel il était en relation. On trouve du reste ces faits relatés en détail dans son livre, Le Vrai Rollinat, publié en janvier 1904. (...) Et voilà pourquoi et comment Châteauroux ne possède pas l’œuvre, qui serait aujourd’hui inestimable, du génial auteur du monument « aux morts » du Père Lachaise, l’une des plus émouvantes de la sculpture française. » 150 €


« VOUS SAVEZ TOUT AUSSI BIEN QUE MOI QU’IL A TENTÉ DE SE SUICIDER DEUX MOIS AVANT SA MORT ... »
55.- Saint-Pol BRIDOUX (mort en 1935), cousin de Maurice Rollinat. LAS, Châteauroux, 24 juillet 1916, à Joseph Pierre ; 3 pages in-8°, env. cons. Très intéressante réponse à une lettre de Joseph Pierre chargé par le Dr Codvelle de glaner divers renseignements sur la vie intime et les pathologies de Rollinat en vue de l’écriture de sa thèse. « Dites ce que voudrez ! ça ne changera rien à la mémoire de Maurice qui doit rester purement littéraire et musicale. Vous savez tout aussi bien que moi qu’il a tenté de se suicider 2 mois avant sa mort dans une crise de désespoir à Limoges, mais que cette tentative n’a abouti qu’à une légère blessure à la mâchoire qui n’a en rien été cause de sa mort (J. Pierre réfute cette anecdote, reprise par un journaliste, dans Le Vrai Rollinat) ; j’aurais voulu éviter que cette tentative s’ébruitât. Qui a commis l’indiscrétion ! Je l’ignore et ne cherche pas à le savoir. En réalité Rollinat est mort d’un cancer de l’intestin, et de toutes les secousses morales provoquées par l’histoire du chien enragé cause de la mort de M me Cécile (dernière compagne de Rollinat). Le diagnostic du médecin de la Maison d’Ivry est forme l. Si votre ami (le Dr Codvelle) veut s’adresser aux médecins qui l’ont soigné à cette époque et avant, je vous citerai Mrs les docteurs Ballet et Humbert qui pourront le renseigner scientifiquement. (...) Dans sa jeunesse il avait évidemment usé et abusé d e tous les plaisirs avec sa nature si ardente et artistique, et vous savez que c’est pour fuir Paris et ses séductions qu’il avait en 83 émigré à Fresselines sur les conseils d’un médecin dont j’ignore le nom qui l’avait prévenu de la perte de sa santé s’il continuait cette vie intense. » 75 €
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56.- Rose CHARAVAY (1838-1918), veuve de Gabriel Charavay (1818-1879), elle lui succéda dans le commerce des autographes et la publication de l’Amateur d’Autographes à Paris, 6, Square du Croisic. LAS, Paris, 15 janvier 1917, à Joseph Pierre ; 1 page in-4°, en-tête Autographes et Manuscrits – Maison Gabriel et Eugène Charavay... Elle regrette de ne plus disposer du manuscrit de Bloy rendant compte du livre de Georges Lorin dédié à Maurice Rollinat, Les Gens (Paris, Paul Ollendorff, 1882) et elle lui en envoie une copie (au verso de sa lettre). Léon Bloy avait donné cette chronique bibliographique au Chat-Noir qui l’avait publié dans son n° 30 du 5 août 1882. Curieusement, Bloy parle plus du dédicataire que de l’œuvre dont il est censé rendre compte : « il faut dire que Georges Lorin appartient à Rollinat comme l’arôme appartient aux pétales asphyxiants de la tubéreuse et qu’il le réfléchit esthétiquement comme un visage expressif répercute les palpitations d’un cœur. Rollinat, le plus gorgonien de tous les artistes, le lépreux de la cité d’Aoste de l’originalité la plus sourcilleuse, - le moins propre, par conséquent, à former des séides et qui, du reste, n’en a pas un seul a rencontré un jour cette âme si différente de la sienne et personne ne sait pourquoi cette différence presque infinie les a soudées l’une à l’autre. »... Joint : Maurice Rollinat au piano, dessin de Georges Lorin reproduit dans le Foyer illustré du 17 septembre 1882 pour illustrer un article de Bloy intitulé Les artistes mystérieux : Maurice Rollinat (26,6 x 20 cm) . 40 €

57.- Raymond CHRISTOFLOUR (1888-1970), romancier et essayiste, spécialiste d e la Gnose, auteur d’un livre sur Louis Le Cardonnel. Deux lettres à Joseph Pierre (1934) ; 4 pages ½ in-8°, env. cons. « Le livre qu’Emile Vinchon vient de publier sur la Musique de Rollinat m’a donné l’occasion de reprendre ce sujet qui m’e st cher, comme vous savez. J’ai déjà consacré divers articles de critique et de souvenir s à Rollinat, que j’ai bien connu durant ses dernières années et mon livre sur Fernand Maillaud contient sur lui un certain nombre de pages. (...) J’ai l’original d’un dessin de Maillaud représentant Rollinat et Bazennerie à la pêche. Il me faudrait u n ou deux autres dessins de Maillaud, surtout des portraits, et une maison de Fresselines par exemple. Ne pourriez-vous trouver pour moi des reproductions de ces dessins, parues ici ou là, et qui permettraient de refaire des clichés. Vous me rendriez grand service, et par-dessus moi, à la cause de Rollinat. »... (Le Bourg d’Hem, 4 août 1934) – « Je vous remercie bien vivement de l’envoi de votre Vrai Rollinat. Je l’ai lu avec le plus grand intérêt et les dessins qu’il contient vont m’être tout à fait précieux. (...) Dans quelques jours, vous recevrez mon petit article des Débats . Je me réjouis avec vous du regain d’actualité de notre grand poète-musicien. Il y a encore beaucoup à faire pour que justice lui soit rendue. Vous aurez (été) l’un des premiers et de ses meilleurs avocats. »... (10 août 1934). 40 €


DEUX THÈSES DE DOCTORAT EN MÉDECINE SUR MAURICE ROLLINAT
58.- Félix-Paul CODVELLE (1891- 19..), médecin, professeur agrégé du Val-de -Grâce à l’école d’application du service de santé militaire puis directeur de l’Hygiène et de l ’Assistance publique (1940), auteur d’un Essai sur la psychose de Rollinat (Lyon, A. Rey, imprimeur de l’Université, 1917). Cinq lettres à Joseph Pierre (1916) ; 16 pages in-12. « Ayant l’intention de faire de Maurice Rollinat le sujet d’une thèse inaugurale de doctorat en médecine, j’éprouve naturellement de grosses difficultés à réunir les documents et les notes néc essaires. Les occupations ordinaires d’un médecin d e batailles sont peu favorables aux recherches bibliographiques, et j’ai failli cent fois abandonner cette étude, pour me décider enfin à la reprendre. (...) Le hasard m’a permis, par l’intermédiaire de M. Cayron, des brancardiers de Corps du 9 e Corps, de trouver en vous une source de documents, que je prends la liberté de vous demander. »... (14 mai 1916) – « Je vous tiendrai au courant, dès que j’aurai lu les documents que j’ai reçus, du sens dans lequel on pourrai faire de notre grand poète une thèse de médecine. J’aurai probablement à vous demander des détails biographiques précis, touchant te ou el point du caractère de Maurice Rollinat. Une telle indiscrétion ne se fait pas sans hésitation, et vous avouera-je que j’ai peur, en ayant recours à vous, de blesser parfois, en m’efforçant à une dissection précise, l’amitié sacrée qui vous unissait ? »... (30 mai 1916) – « ... un grand nombre de précisions me manquent encore, touchant 1°) L’affection gastro-intestinale de Rollinat 2°) La « neurasthénie » dont il était atteint 3°) Les phénomènes d’ordre arthritique ou rhumatismal dont il souffrait. Je vous serais reconnaissant de me dire si les médecins qui l’ont soigné ou connu vivent encore, et s’ils pourraient me renseigner à ce sujet. (...) Je ne voudrais pour tout au monde, sur une figure aussi belle, un travail imprécis, inexact, - sur quoi ses amis ne pourraient s’appuyer pour réfuter les calomnies qui ternissent une si belle mémoire, et qui perdrait d’autre part tout intérêt médical. (...) Il me faudrait donc 1°) Des détails sur l’hérédité de Rollinat (...) 2°) Des détails sur la jeunesse de Rollinat a) au point de vue de sa santé b) au point de vue de ses tendances intellectuelles, et surtout de sa sensibilité (...) 3°) Les circonstances qui ont entouré cette période de l’année 1883 où, ayant trouvé à Paris la gloire et l’amour, il s’exile à Fresselines, d’où il ne sort plus.- Cette fuite ressemble à une véritable « crise » comme celles qui se produisent chez presque tous les grands artistes, au moment où leur génie rompt avec l’entraînement banal de la vie, - et qui décide de leur existence. (...) 4°) Un autre point très délicat, qu’il importe de fixer avec précision. Je ne tiens évidemment aucun compte des versions malveillantes selon lesquelles on a rapporté la mor t de Rollinat. Mais une phrase de l’article de M. Geffroy (...) détruisant la légende du suicide, parle de la légère blessure que le poète se serait faite, et qui était d’ailleurs cicatrisée lors de sa mort. »... (27 juin 1917 – Rapprocher cette longue lettre de 8 pages de celle de Saint-Pol Bridoux, qui répond à toutes ces interrogations). – « Mon premier regret est de ne pouvoir, faute de documents, me replonger dans le travail commencé, et que je voudrais exact, sinon complet, pour l’honneur et la mémoire de Rollinat. Si quelques amis du poète pouvaient me donner quelques renseignements nécessaires, vous me combleriez en m’adressant à eux. »... (12 août 1916) – « J’ai repris l’étude à la page où, il y a un mois, un deuil crue l l’avait interrompu. Et voici qu’une deuxième et p lus cruelle épreuve m’atteint. Mais j’ai confiance dans ce que le travail me donnera d’appui et de force, puisque ceux qui m’entouraient et que j’aimais, ceux où je puisais le goût de la vie et l ’énergie tombent coup sur coup. »... (27 août 1916). Jean-Raymond FRUGIER (?- ?), neuropsychiatre et homme politique, auteur d’une Etude médico-psychologique sur Maurice Rollinat ou contribution à l’étude des rapports du génie poétique et de la névropathie. Limoges, Imp. commerciale Perrette, 1929. Trois lettres à Joseph Pierre (1927-1918) ; 4 pages ½ in-8°, une env. cons. « Faisant actuellement quelques recherches sur Maurice Rollinat et désireux de lire le numéro spécial de votre revue consacré en 1904 à cet auteur, je vous serais fort obligé de me faire savoir où je pourrai s trouver ce fascicule. »... (Limoges, 6 août 1927) – « Je vous remercie d’avoir bien voulu m’adresser votre édition : Le Vrai Rollinat que j’ai lu avec le plus grand intérêt. Je n’ai pu malheureusement me procurer la thèse du Dr Codvelle que vous m’indiquez, épuisée depuis fort longtemps déjà en librairie. »... (s.d.) – « J’ai bien reçu votre près aimable lettre et je ne saurais trop vous remercier de l’offre que vous me faites. Naturellement j’aurais grand plaisir à consulter la thèse du Dr Codvelle, mais je ne voudrais po int que cela puisse vous inquiéter en quoi que ce soit. Soyez toutefois assuré que j’aurai le plus grand soin de cet ouvrage si vous vous décidez à me l’envoyer. »... (Limoges, 18 août 1928). — On joint : une coupure de presse, l’article Sur Maurice Rollinat signé Louis Lacrocq dans lequel il est question de la thèse du Dr Frugier. 120 €

59.- Maurice Brimbal dit Maurice DAURAY (mort en 1945), directeur de la revue folklorique Le Gargaillou, cofondateur du Cabaret du Pierrot Noir (à Châteauroux) avec l’illustrateur Bernard Naudin et l’imprimeur Edmond Badel, propriétaire de la première salle de cinéma de Châteauroux ; il fut très lié à Gaston Couté. Trois lettres à Joseph Pierre (1926) ; 1 page in- 4° et 3 pages in-8° sur papier à en-tête du Gargaillou ou des Amis de Rollinat. « Nous nous réunirons Lundi à 5 heures à la mairie sous la présidence du maire pour arrêter les derniers détails de la journée de dimanche. Ça ne s ’emballe pas pour la matinée festival. Je crois que celle-ci sera simple ment composée par Lévy (l’ex-Hydropathe et ex-Incohérent Jules Lévy). Alluaud qui accepte de parler de Rollinat intime. M me Séverin-Mars, Mlle Berty et Lubin (Georges Lubin) qui dira un poème, mais comme me méfiant des défections je n’ai pas fa it de battage, cela restera dans le cadre presque intime. »... (22 octobre 1926) – « En ce moment je suis pris par mon tirage spécial du Mémorial Rollinat qui m’entraîne très loin, au moins 3000 frs de dépenses, car j’ai en outre les conférences et discours, ceux prononcés par d’Esparbès et Lévy à Comœdia il y a un an. »... (24 novembre 1926) – « Soyez tranquille, cher monsieur, tout sera mis en place dans le mémoriel et je ferai même pour prouver votre amitié et mon attachement à Rollinat des emprunts au n° spécial de la Revue de 1904 . Les limaces auront beau faire, je leur verserai de temps à autre u peu d’acide sulfurique pour les empêcher de ronger not re potager. (...) Je reçois des amis de Rollinat et des abonnés du Gargaillou, des appréciations qui ne seraient ni du goût de Gaubert ni de Detroy. »... (2 décembre 1926) — Joint : Deux circulaires des Amis de Rollinat. La première invite les membres du comité d’initiative de l’association à se réunir pour étudier l’apposition d’une plaque commémorative sur la maison de Rollinat (23 septembre 1926). La seconde est un appel aux donateurs pour faire réaliser ladite plaque mais aussi un monument qui pourrait prendre place dans un jardin public de Châteauroux (10 octobre 1926). — On ajoute enfin : le brouillon d’une lettre de Joseph Pierre à Maurice Dauray dans laquelle il se plaint amèrement que l’initiative de fonder une association destinée à perpétuer le souvenir de Maurice Rollinat lui soit déniée au bénéfice du peintre Alluaud. « Je vous demande de vouloir bien rétablir dans ce Mémorial la vérité sur ce dernier point en répétant formellement ce que vous avez dit du reste dans le Gargaillou, à savoir que l’idée de la constitution d’une société pour l’acquisition éventuelle de la maison en ruines du poète, etc. etc. et le titre de cette société : Les Amis de Rollinat sont de mon crû, et non d’un autre ; et que c’est vous qui vous êtes chargé de présenter ma motion au festival de Comœdia . » 45 €

60.- Marie DELNA (Paris, 1875-1932), contralto ; elle chanta à l’Opéra-Comique avant d’entrer à l’Opéra de Paris. Carte postale a. s. à son effigie (de la collection artistique du Vin Désiles), (cachet postal : Montmorency, 16 août 1923), à Joseph Pierre ; 1 page in-12, env. cons. Remerciements pour l’envoi du Vrai Rollinat : « Je viens vous dire toute la joie que vous m’avez faite en relisant la vie du grand artiste qu’était Rollinat. Je vous en suis très reconnaissant e... » 25 €

61.- Géo DERVAL (?- ?), poète et chansonnier du cabaret des Quat’z ’arts. LAS, Paris, 11 août 1923, à Joseph Pierre ; 3 pages ½ in-8°, env. cons. Remerciements pour l’envoi du Vrai Rollinat. « Merci (...) d’avoir pris la défense du glorieux mort, comme vous l’avez fait de si magistrale façon . La seule chose qui m’ait consolé c’est de trouver parmi ses détracteurs les deux nullités que sont : le sectaire Ch. Maurras, et le super-idiot Périé, Louis de l’Indépendant Ré mois . Je connais depuis trop longtemps ce dernier, pour penser que l a « bave de ce crapaud » puisse atteindre quelqu’un au-dessus de l’empeigne de la chaussure. (...) Votre grand compatriote resplendit d’un éclat trop vif pour ne pas blesser les yeux des « chats-huants » des reporters en mal de littérature et de derniers détails sensationnels. (...) Sans être prophète, dans un nombre d’années x, toutes ses œuvres reviendront, couvertes de fleurs, on se les disputera, on passera du laudatif tant et plus et dans ce concert de louanges (mérités) les notes les plus aiguës seront atteintes par ceux-là même qui l’ont le plus vilipendé. (...) Hercule aurait renoncé à nettoyer ces modernes écuries que sont les salles de rédaction de certaines feuilles qui ont pour axiome : Tous ceux qui ne pensent pas comme nous, qui ne font pas de publicité chez nous, et qui ne plient pas devant nous, sont des crapules indignes de vivre et desquels on ne doit point avoir pitié. ». 30 €
62.- John Loxley FIRTH (?- ?), universitaire américain, auteur d’un artic le ou d’un ouvrage intitulé Maurice Rollinat – A poet of Le Berry (Université de Yale, 1930) ; il eut le projet de consacrer une thèse de doctorat à Maurice Rollinat, mais ce projet semble avoir été abandonné. Six lettres à Joseph Pierre (1934-1935) ; 1 page in-4° et 13 pages in-8°. «... j’ai surtout beaucoup apprécié votre brochure Le vrai Rollinat qui a été, il me semble, le premier effort sérieux et efficace qui ait été fait pour réhabiliter la mémoire du poète. (...) J’ai eu aussi la bonne fortune de pouvoir consulter les nombreux documents de monsieur Descaves, de monsieur Sainson et de Monsieur Sérullaz ... » (5 juin 1934) – « En ce moment, je fais un tour à bicyclette dans l’Indre et dans le Creuse, pour visiter les endroits que Rollinat fréquentait et pour causer avec les amis du poète. »... (3 août 1934) – « A part l’utilité pour le travail que j’ai entrepris, c’était un plaisir bien rare de venir séjourner à votre château, le plus bel endroit du pays, comblé de documents et de meubles ayant un intérêt local ; car nulle part je n’aurais été aussi bien à même d’apprécier les beau tés du Berry. »... (17 août 1934) – « Quelques jours après mon départ du château de Charon j’y suis revenu, dans l’espoir de pouvoir causer avec vous, mais vous étiez sorti. Je revenais de chez monsieur Alluaud qui m’avait livré une documentation importante. Pendant le reste de mon séjour en Berry (...) j’ai vu monsieur Ponroy, source inépuisable d’anecdotes ; monsieur Vinchon qui m’a montré ses travaux encore inédits sur l’œuvre de Rollinat, monsieur Thibault qui a des papiers très intéressants ayant trait à la jeunesse du poète et monsieur Saint-Pol Bridoux qui m’a entretenu un moment seulement de son cousin. (...) Certainement le sujet de Rollinat devient de plus en plus passionnant à mesure que je l’approfondis. »... (3 décembre 1934) – « Après Armand Dayot et Jules Lévy, M. Bridoux est le troisième des amis intimes de Rollinat qui sont morts pendant ces derniers mois. A mon grand regret je n’ai pas vu Jules Lévy, un des fondateurs des Hydropathes, qui aurait eu des souvenirs intéressants. Les lettres et les manuscrits que M. Bridoux avait confiés à Gustave Geffroy se trouvent réunis chez Lucien Descaves, qui m’a montré, parmi d’autres papiers, le manuscrit des Bêtes, quelques brouillons et carnets de poche, des lettres de Rollinat, de Cécile et de Saint-Pol Bridoux, et le carnet militaire de Rollinat. Madame Gournay, sœur de Cécile, avait donné d’autres pièces à M. Descaves. »... (19 mai 1935) – « A la fin de l’été j’ai repris ma thèse sur Rollinat que je suis en train de rédiger en anglais. J’espère la finir avant mai, j’en ai déjà fait une bonne partie. »... (21 décembre 1935) 90 €

63.- (JOURNAUX) Important ensemble d’une centaine de coupures de presse relatives à Maurice Rollinat, collectées par Joseph Pierre (1926-1936) : lettres ou poésies inédites de Rollinat, articles de Raymond Christoflour (Pour Rollinat, Ce qu’était la musique pour Maurice Rollinat, La musiq ue de Rollinat), Maurice Dauray (La maison natale de Maurice Rollinat), Louis Marsolleau (... D’un méconnu), Jacques Patin (La jeunesse fiévreuse de Rollinat), Jean Tissier (Casimir Delavigne et... Maurice Rollinat), Guy Vanhor, Emile Vinchon (Détruisons les calomnies, Précisions sur un état-c ivil, La maison de Maurice Rollinat, L’œuvre littéraire de Maurice Rollinat, Maurice Rollinat politique et religieux, La première maison de Rollinat à Fresselines, Puy-Guillon, La vérité sur Maurice Rollinat, L’Arbre et l’Eau, L’Homme et le Poète – Il n’était pas le filleul de G. Sand)... On joint : 1) deux catalogues des Editions du Ménestrel proposant des œuvres de Rollinat pour piano (Marche des Fous et Trois valses) et des recueils de mélodies mises en musique (Amoureuses, Bucoliques, Harmonies, Six Mélodies, Dix Mélodies, Six Poésies de Baudelaire, Six Nouvelles Poésies de Baudelaire, Sur des Poésies de Baudelaire, Pastorales, Rondels et Rondeaux et Rouges et Noires). 2) Six lettres de divers correspondants à Joseph Pi erre au sujet de Rollinat, commandes ou félicitation s pour son Vrai Rollinat, invitation par le maire de Fresselines à assister au dépôt d’une gerbe sur le monument Rollinat, etc. 3) Pages soustraites à des catalogues de libraires ou de ventes aux enchères, bulletin de souscription à l’édition à tirage limité du dessin de la maison de Rollinat par Bernard Naudin, etc. 4) Note autographe de Joseph Pierre sur quelques envois de Rollinat ou à Rollinat (Barbey d’Aurevilly, Lorrain, Uzanne...) ; 1 page ½ in-8°. 5) Les 4 pages dévolues à Rollinat dans l’ Album Mariani (tome III, 1897). Précieuse documentation. 120 €

64.- Achille MÉLANDRI (Lindebeuf-en-Caux, 1845 – Italie, 1905), dessinateur, photographe, journaliste et inventeur ; il collabora à L’Hydropathe . Manuscrit autographe signé : Une fresque de Rollinat, s.d. (1899) ; 2 pages sur 2 feuillets pet. in-4°. Compte rendu très chaleureux de Paysages et Paysans, qui venaient de paraître dans la Bibliothèque-Charpentier . « Les muses, qui sont sœurs, s’inspirent l’une de l’autre. Telle statue a fait naître de beaux vers sur les lèvres des poètes ; tel poème a fourni au peintre le sujet d’un admirable tableau. Pour qui sait s’y prendre, les mots sont des touches de couleur et des lignes de dessin. Si Delacroix a emprunté au Dante le sujet de sa « barque », il y a certainement quelque chose de la touche du grand coloriste dans l’Eviradnus de Victor Hugo. La manière de Lamartine rappelle Delaroche, et Pierre Dupont a peint des bœufs qui ne feraient pas rougir Rosa Bonheur. (...) Dans les Paysages et Paysans de Maurice Rollinat, parus cette semaine chez Fasquelle, en un volume de la bibliothèque Charpentier, les tableaux abondent. On y trouve des sites qui pourraient être signés Corot, des silhouettes rustiques qui rappellent Millet. L’auteur des Névroses, en perpétuelle extase devant la Nature, lui a demandé la guérison de ses affres. Il l’a obtenue grâce à la vie saine, à la f ois active et contemplative du gentilhomme campagnard. Son talent ressemble aux vins de France en ceci qu’il acquiert une saveur plus exquise par la maturité. » Suivent la citation intégrale d’un poème du recueil, Le vieux haineux et cette impression de lecture : « Poésie sereine, faite pour élever l’âme, dictame enchanté que ce bel et bon livre verse sur nos ulcères, en cette époque où la haine semble avoir étouffé tout autre sentiment dans nos cœurs ! » 100 €

65.- Joseph PIERRE, Le vrai Rollinat (Revue de la Presse). Paris, Librairie Léon Vanier, A. Messein, successeur, 1904. In- 8° br. 63 pages. Avec planches et fac-similés. Tiré à part du numéro spécial de la Revue du Berry consacré à Maurice Rollinat. Revue critique de la presse parisienne et provinciale après la mort de Maurice Rollinat. Joseph Pierre défend bec et ongles la mémoire de son ami et règle ses comptes avec une partie de la presse qui a trop souvent brossé de Rollinat un portrait caricatural et inexact. 45 €

66.- (REVUES) Ensemble de revues contenant des études sur Maurice Rollinat. 1) La Revue du Berry, 34 e année, janvier 1905 : La vérité sur Maurice Rollinat d’après sa propre correspondance, par Joseph Pierre, pp. 1-11 (avec planches H.T.) 2) Revue du Berry et du Centre, 35 e année, octobre 1906 : Maurice Rollinat et les erreurs de la Presse, par Joseph Pierre + Extraits des lettres de Rollinat à Georges Lenseign e et Vers inédits de Rollinat, par Joseph Pierre, pp. 337-353). 3) La Chronique Médicale, 14 e année, n° 12, 15 juin 1907 : Souvenirs sur Rollinat, par le Dr L. Grellety, pp. 365-373. 4) Les Feuilles du Bas-Berry, 2 e année, n° 7, avril 1926 : L’appel de la terre, par Emile Quillon, Le chantre des frissons, de la peur, des spasmes et de la mort, par Octave Uzanne, L’œuvre littéraire de Maurice Rollinat, par Emile Vinchon, Le Rollinat des écoliers, par Guy Vanhor, Maurice Rollinat au piano à Châteauroux, par Joseph Pierre et Histoire de mon premier déjeuner avec Maurice Rollinat, par A. Ponroy, pp. 132-161. 50 €

67.- Henry SÉRULLAZ (?- ?), beau-frère de Maurice Rollinat ; l’écrivain et son épouse se séparèrent lorsque Rollinat décida de fuir la vie parisienne pour s’installer à Fresselines. LAS, Paris, 7 février 1918, à Joseph Pierre ; 4 pages in-12, env. cons. Il le remercie pour l’envoi de son livre, Le vrai Rollinat et pour un numéro de la Revue du Berry. « Vous savez combien je suis resté fidèle à la mémoire de Maurice Rollinat. Je ne l’ai malheureusement que fort peu connu, et d e plus j’étais bien jeune ! Malgré cela il avait fait une telle impression sur mon âme d’enfant qu’il est encore actuellement encore bien présent dans ma mémoire. Vous pouvez donc supposer combien votre livre m’a été au cœur, et combien j’ai été ému, car j’ai gardé pour mon beau-frère Maurice Rollinat un coin bien à part dans le fond de mon cœur. (...) Malheureusement ce pauvre Maurice (comme on l’appelle en Berry) avait eu dans sa vie, à lutter contre tant de choses, et le moment arrive où la lutte ne devient plus possible ! Malgré la maladie inflexible, et des choses terribles dans sa vie privée, il était resté bon. Tout Rollinat est conte nu dans votre livre si sympathique pour sa mémoire, et si amical pour l’artiste. »... — On joint : deux lettres de son épouse à madame Joseph Pierre (1915-1916). Dans une de ces lettres, elle la prie, de la part de son mari, de demander à Joseph Pierre de lui envoyer ce qu’il a écrit sur Maurice Rollinat. 50 €

« LE SCULPTEUR VIOLET A PRESQUE TERMINÉ LE BUSTE DE ROLLINAT.
» 68.- Joseph THIBAULT (1880-1980), commissaire-priseur, bibliophile et collectionneur. Deux lettres à Joseph Pierre (1931) ; 5 pages in-8°. « Le sculpteur Violet (Gustave Violet (1873-1952)) a presque terminé le buste de Rollinat. Il est bien ! L’impression de ceux qui l’ont déjà vu est excellente, Richard, professeur au lycée St -Louis, Lapaire et Dauray. Je conduis mardi prochain Jules Lévy chez l’artiste ; j’ai demandé à Alluaud de venir le voir ; je voudrais aussi que Maillaud vienne mais il est dans le Midi encore quelque temps avant de rentrer pour le salon. (...) Seulement n’y aura-t-il pas de l’opposition quelque part à Châteauroux quand on apprendra que l e buste n’est pas dû à un sculpteur berrichon ? C’est ce que je me demande. (...) Où, à votre avis ce buste serait-il le mieux ? au jardin public ou dans le jardin du Palais de Justice ? »... (Paris, 18 avril 1931) – « Actuellement le monument Rollinat me fait faire des demandes de toutes sortes. Heureusement que Lapaire est là. Brimbal (i. e. Maurice Dauray) (entre nous) ne m’a pas l’air très emballé à Château roux. J’aurais cru le contraire attendu qu’il s’est toujours occupé de Rollinat. Il y a là quelque chose que je ne m’explique pas très bien. Violet ne veut pas laisser prendre de photographie avant que le buste soit tout à fait terminé. Je doute que tout soit prêt pour octobre. »... (13 juin 1931) — On joint, du même au même : une petite note sur un exemplaire unique des Névroses passé en vente à l’Hôtel Drouot en février 1930.45 €

69.- Emile VINCHON (mort en 1963), poète et écrivain, auteur de plusieurs études biographiques et littéraires sur Mauric e Rollinat, président de l’Association des Amis de Maurice Rollinat et président de la Société littéraire du Berry. Manuscrit autographe d’une conférence sur Maurice Rollinat do nnée à l’Académie du Centre le 4 octobre 1928 ; 14 pages ½ in-4° (rousseurs sur le premier feuillet et quelques page s salies). Récit de sa découverte de l’œuvre de Maurice Rollinat, à 22 ans : « J’ignorais tout de l’auteur, et jamais au lycée, inutile de le dire, il n’avait été question, ni de près, ni de loin, de Maurice Rollinat. Mon imagination travaillant, je supposai, d’après la composition même des Névroses, que l’auteur n’avait écrit que ce seul livre, puisqu’il se terminait par son épitaphe. Au reste, l’œuvre formait un ensemble puissant, achevé, & je n’y désirais aucune suite. J’avais l’esprit torturé mais satisfait par ces poèmes prodigieusement étranges. » Suit un raccourci de la trajectoire du poète : « Le cas de Maurice Rollinat, unique, apparaît invraisemblable. En 1883, après la conquête vertigineuse du succès, en pleine apothéose, le poète tourne le dos à tout ce que le désir humain pour suit de toutes les forces & de toute la férocité de sa convoitise. Il quitte Paris, s’exile dans un village perdu : Fresselines, pour continuer, sans fortune, en solitaire, l’âpre chemin de l’Art. Si u n tel homme impose le respect, l’œuvre qu’il a produite est digne, certainement, de notre admiration. » Emile Vinchon évoque ensuite la vie de Rollinat, ses études, ses débuts en poésie, sa brève expérience du droit chez un avoué de Châteauroux puis dans l’étude d’un notaire orléanais, puis à Paris à la mairie du 7 e arrondissement où il s’adonne, contre toute vocation, à une « besogne funèbre d’abrutissement bureaucratique ». C’est dans la capitale que Rollinat commence sa fréquentation du milieu artistique et littéraire, et notamment les Hydropathes, où il se fait remarquer par ses vers mais aussi par ses surprenantes exhibitions pianistiques. Le succès arrive, couronné par la consécration des mains de Sarah Bernhardt, mais il n e tarde pas à fuir. « Quelques mois après, en septembre 1883, à la suit e d’une décision sur les motifs de laquelle on discutera longtemps encore, le poète-musicien arrivait à Fresselines. (...) A partir de cette date, la vie de Maurice Rollinat n’ a pas d’histoire. Recevoir ses amis, pêcher à la ligne, composer un poème, une mélodie, voilà son existence. (...) A défaut de pêche, c’étaient, dans les champs, d’interminables promenades. Rollinat prenait sa canne à bout ferré, sifflait ses chiens, et s’en allait. » La seconde partie est une étude littéraire de l’œuvre de Rollinat, poétique et musicale : « En Baudelaire & en Edgar Poe, Rollinat voyait des frères aînés. En l’œuvre de ces deux esprits, il voyait la sienne avant qu’elle fût achevée. « Il y mirait, a dit Edmond Haraucourt, sa propre angoisse, il y puisait la consolation d’une ressemblance. » Aujourd’hui, devant l’œuvre qu’il a laissée, on peut dire que Roll inat est avant tout & presque exclusivement naturiste, & qu’il fut aussi un penseur. (...) Il s’intitulait poète-musicien, & il disait : « Je rêve de sons littéraires. Je tâche d’inoculer à mes harmonies de contrebande tout le sens des mots, tout le retors de ma pensée. » (...) Aux autres musiciens, il préférait Beethoven, Schumann & Chopin, « ce frère du gouffre » (...) Ce que Rollinat attend de la musique, c’est l’expression prolongée de sa pensée, la traduction de ses larmes (...) Chose singulière : Rollinat ne sait pas la musique & ne veut pas l’apprendre. Il traite de hau t les règles « conservatoiresques & strangulatoires », &, comme nous avons affaire à un grand travailleur intellectuel, comme nous savons que, pour la poésie, il se soumet, dès ses débuts, aux principes de versification les plus stricts, il ne reste guère qu’une hypothèse : Rollinat admettait, à n’en pas douter que la musique, ce bruit subtil, « mystique », ce « cri de la pensée obscure & folle », pour « interpréter le tombeau & l’au-delà », devait jaillir du cœur en toute liberté. » 100 €
70.- Henriette WILLETTE (1886-1976 ?), peintre, illustratrice et poétesse, auteur du Livre d’Or de Renée Vivien. Deux lettres à Joseph Pierre (1926) ; 3 pages in-4°, en-tête et vignette de Poésie – Cahiers mensuels illustrés, env. cons. « Je vous écrit de la part de Guy Vanhor et G. Bernard. Je prépare un bouquin sur Rollinat et ils m’ont dit de m’adresser à vous pour me documenter. Je serais très heureuse si vous pouviez me donner quelques souvenirs, des anecdotes. »... (Paris, 1er avril 1926) – « Merci mille fois des documents que vous m’envoyez. Aussitôt que j’aurai... puisé, soyez sans inquiétude, je vous renverrai vos deux plaquettes. Je connais le livre de Vinchon, je sais qu’il contient des erreurs. Ce que je veux faire, c’est montrer le Rollinat gai et vivant qu’ont connu ses amis, c’est faire voir l’homme amoureux de la nature, l’artiste, le véritable artiste qu’il fut. C’est pourquoi j’aurais aimé des anecdotes, c’est plus... vivant. J’ai plusieurs choses en chantier ; je me ferai un plaisir de vous montrer mon Rollinat lorsqu’il sera fini. Vous qui l’avez connu, vous pourrez me signaler les erreurs, s’il y a lieu. »... (Paris, 12 avril 1926). — C’est Georges Lorin qui apporta à Henriette Willette les anecdotes que Joseph Pierre tarda à lui confier. Tante Gracieuse put ainsi publier chez Sansot, en 1928, son livre intitulé Georges Lorin et Rollinat (Conversations avec Lorin). 40 €
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