Le gaffeur

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En matière de conformisme, Jean Malaquais n'était pas le bon client.
Après avoir découvert sa Planète sans visa (Marseille sous l'Occupation) et ses Javanais (prix Renaudot, 1939), il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin : Le Gaffeur, roman moins emblématique, mérite d'être lu pour sa charge contre l'écrasement des consciences et l'anéantissement des personnalités.
Il relate les mésaventures d'un homme à l'exacte croisée de 1984 et du Procès. Et les enchaînements d'emmerdements ne sont pas agréables aux réfractaires non plus...



Il se méprit à ma grimace et, déjà, son regarde retrouvait sa transparence plus opaque.
- Je suis content de vous, dit-il. Je suis très content d'instruire votre affaire.
Il mentait. Une en fil de la vierge se dévidait sur les arrières de ma cervelle, une idée que je me sentais venir et que je voulais pas caser.
- je ne vous crois pas, dis-je. C'est moi qui suis content de vous, monsieur Babitch. La haine que vous me vouez polit vos manières ; elle y met une touche... presque humaine. Et, comme il me paraît difficile que nous soyons contents l'un de l'autre, je suppose que vous mentez.




Nota Bene : L'Echappée prépare une rentrée yonnesque (de Jacques Yonnet) qui va péter le feu. Amateurs de bistroquets, à vos marques !

Jean Malaquais Le Gaffeur. Préface de Sébastian Cortès, postface de Geneviève Nakach— Paris, L'Echappée, coll. "Lampe-tempête", 303 pages, 20 €

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