Topor et le bébé

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"Panique est un café pourri, comme les autres" disait Topor. Il faut croire que c'est un également un théâtre pourri, pas moins que les autres. En tout cas, les éditions Wombat qui ont entrepris de se coltiner l'oeuvre intégrale, et on les en remercie !, se préoccupent peu de ce commentaire pourri du propriétaire du café et du théâtre pourris. C'est bien le contraire : la maison se régale de ce pourri-ci. Et elle a raison. Avec Desproges, on touche là au génie d'un peuple. A Jarry, Renard, Fénéon ou Allais, il fallait des successeurs et ces deux-là ont fait merveille.
Le Théâtre panique de Topor dont paraît le premier volume va le prouver à son tour à l'aide de trois pièces, "Le bébé de Monsieur Laurent", "Fatidik et Opéra" ("pièce écoeurante en 15 reprises") et "Vinci avait raison".
En voici à titre gracieux un échantillon :

Monsieur Jacques : Il fait bien froid dehors.
Monsieur Laurent : Je suis transi.
Monsieur Jacques : Ne craignez-vous pas que le bébé gèle ?
Monsieur Laurent : Non, j'ai décloué les mains. Il peut se frictionner.

Bref, une trilogie contenant « du sang, du sexe et de la merde » fort panique et humoristique, c’est-à-dire jouant la provocation arbitraire et le jouant parfaitement, scandaleusement.

Encore un peu de patience, le tome 2 ne devrait plus tarder.


Topor Théâtre panique. Tome I. Préface d'Arrabal, postface de Roland Topor. Présentation d'ALexandre Devaux. — Paris, Wombat, « Les Insensés » (nº 26), 256-XVI pages, 20 €

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