Les raisons de la colère

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Le Sarde Bachisio Zizi a disparu il y a deux ans. Le premier de ses livres traduit en français vient de paraître : c'est un roman intitulé Les Troupeaux de la colère (Greggi d'ira). On pense évidemment aux raisins qui, eux-mêmes, incarnaient ce sentiment et l'on est pas loin de s'y retrouver avec, en toile de fond, un paysage rude où évoluent des bergers et leurs difficultés. C'est l'essoufflement d'un univers devenu plus âpre que de coutume que décrit l'ancien banquier-écrivain Zizi (1925-2014). De fait, il connaissait bien les rouages économiques qui condamnent les plus pauvres et, face à leur épiques recherches d'une solution, parfois désordonnées et illégales, la réponse des institutions, contondante, qui conduit parfois au maquis.

Pietro le mit au courant de tout, sans lui parler des dettes. Il lui rapporta par contre la proposition d'Anzellu.
— Moi, j'irais bien, sur le continent, dit Pascaleddu tout excité ; ceux qui y sont allés disent que là-bas c'est une autre vie. Les bergers ne se différencient pas des autres hommes. Les décharges du continent sont plus riches que nos maisons. Pourquoi n'as-tu pas accepté ?


Ce très beau roman de débine et de révolte laisse désormais espérer d'autres traductions. L'oeuvre de Bachisio Zizi a excité notre curiosité...


Bachisio Zizi Les Troupeaux de la colère. Traduit de l'italien par Françoise Lesueur et Claude Schmitt. — Paris, Serge Safran, 341 pages, 22,90 €


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