La ville fond, fond, fond et autres marionnettes

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Roman singulier par l'un des créateurs des Boloss des Belles Lettres, La Ville fond est une mise en boucle littéraire, hachée et saccadée jusqu'à l'étourdissement. On sent qu'elle pourrait constituer un hommage à Beckett ou à Volodine, lequel hommage aurait été revu par le scénariste du Jour de la Marmotte.
C'est curieux, c'est très redondant donc, comme une lente avancée en territoire meuble où l'on se réveille aux mêmes endroits, ou en des lieux presque similaires, revenant, repartant et toujours en destination de la Ville - espace fantasmatique d'abord.
La ville fond ? Bram, le personnage principal n'est pas au courant.
Dans son obstination à vouloir arriver en ville où se trouve une pharmacie - qui contient ses antidélirants - les bus brûlent, les patronnes de café meurent, les bouchers se font sauter, les villageois sont engloutis. Ca bouge quand la ville fond mais tout recommence à zéro, ou presque, de paragraphe en paragraphe. Avec une inévitable impression de faire du sur place qui rappelle l'existence moderne, son métroboulotdodomatchdefootboulot, ce monde engluant de codes eux-mêmes vouant tout à l'agressive mollesse insipide du commerce et de la publicité creuse.
Cet exercice, moins littéraire que sociologique au fond, est à rapprocher de Métro 2033, le roman de Dmitry Glukhovsky où le jeu vidéo hantait les sous-sols plutôt que la campagne. (On ne nous écrira pas Prince of Persia, c'est déjà fait).


Quentin Leclerc La Ville fond. - L'Ogre, 200 pages, 18 €


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