Repp, râpé en se cousant

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Sympathique essai que ce Pierre Repp de Nicolas Le Golvan. C’est un livre très personnel dans lequel l’auteur se met en scène, explique son amour de ces amuseurs qui ont égayé nos enfances. On en profite bien volontiers car Il n’est pas si courant d’entendre chanter les louanges du plus grand bégayeur français, témoin de la violence sociale qui frappe ses pair(e)s.
Pierre Repp était un artiste en la matière. Il amusa beaucoup et, pour peu qu’on l’entende encore, il amuse encore beaucoup. MIeux, il impressionne. (On peut déguster certains de ses sketches sur youtube.) Boris Vian lui tressa d'émus lauriers. En homme de l’art, il connaissait bien la difficulté de jouer de ses faiblesses, ainsi que les ressources de la langue d’un homme qui s’est "râpé en se cousant ».
Retrouvant la trace du bégaiement en Egype de la XIIe dynasite dans le conte du « Naufragé », Nicolas Le Golvan retrace le parcours de PIerre Repp et c’est une très bonne chose que de réveiller cet homme si fin, à tous les sens du terme, si subtil, qui faisait comme Jean Tardieu sonner ses mots pour d’autres.
Il va sans dire que les amateurs de jeux de langage auraient tout intérêt à se procurer ce livre, en hommage au ressort comique de Pierre Repp, haut-voltigeur du Verbe.



Nicolas Le Golvan Pierre Repp, bégayer, exister, écrire. Préface de Dany-Robert Dufour (« Métaphysique de la bayouffe »), suivi d’une postface de Domnique Gras (« Pierre Repp et Arsène Folazur »). — Sipayat, 150 pages, 16,50 €

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