Prémices de Marguerite

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Notre Couverture
Mlle Marguerite Grépon

Notre charmante collaboratrice Mlle Marguerite Grépon, qui débuta dans les lettres, il y a quelques années, par un délicat roman, nous donne aujourd'hui « Le beau voyage interrompu ». Cette œuvre est de celles qui, dès l'abord, intéressent, retiennent, séduisent. Il est impossible — et c'est un de ses grands mérites — de la classer dans un genre connu. Son auteur — puisqu'il fallait bien la qualifier — l'appelle « romancero ». Nous ne la chicanerons point là-dessus, car le mot, évocateur de l'Espagne amoureuse et héroïque, est joli. Simplement, le Beau Voyage interrompu pourrait bien être un poème, le poème du sentiment et de la vie modernes, un poème où une jeune fille s'exprime tout entière, sans réticences comme sans vain besoin d'étonner.
Le livre est composé sur deux rythmes, l'un harmonieux et libre, l'autre presque classique et qui savent s'unir. Il nous promène, suivant les émotions furtives de la conteuse, en Orient, sur la Riviéra, dans la province endormie. Son sous-titre pourrait être « La femme et l'amour ». Mais combien sa discrétion, son élégance reposent de certaines brutalités.
Ainsi les délicats y trouveront-ils un régal choisi. Sans doute, le grand public se laissera-t-il aussi séduire par tout ce que ces pays exhalent de jeunesse et de fraîcheur.
Mlle Marguerite Grépon, dans l'orchestre quelque peu dissonant de la production littéraire a trouvé un timbre neuf : banjo, fifre ou fluteau ? Elle sait être familière, parfois, jamais banale ; pathétique souvent. Les décors du beau voyage auquel elle nous convie se succèdent, aussi divers que les êtres qui les animent. Jamais le paysage n'est monotone, ni banal.
Le succès couronnera les dons et l'effort d'une jeune artiste qui œuvre dans le silence et enrichit chaque jour son esprit et sa sensibilité. Le livre qu'elle vient de nous donner est mieux qu'une riche promesse. Puis, sans nul doute, pour notre joie, le « beau voyage » reprendra.
Nous sommes particulièrement heureux ici de féliciter une collaboratrice qui pare tout ce qu'elle touche d'élégance et de charme souriant.

André Rastier

L'Eclaireur de Nice, 5 juillet 1925.


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