L'Alamblog

Mort de Madame Langer-Régnal
collaboratrice du « Petit Journal »

Le Petit Journal vient de perdre l'une de ses plus anciennes et plus dévouées collaboratrices : Mme Georges Langer-Régnal qui avait conquis l'affection de tous ses lecteurs. Elle avait débuté très jeune dans les lettres et le journalisme, sur l'encouragement d'Augustine Rohan. Elle fut la première femme admise à l'Association des Journalistes parisiens. Ses collaborations dans la presse quotidienne ou périodique furent nombreuses : elle signait Lutetia, à la Vie Parisienne, Comtesse Lœtitia à l'Univers Illustré, Parisette au Figaro, etc. Elle avait, en outre, fondé avec son mari Simple Revue, où elle groupa nombre de jeunes talents.
Auteur de romans émouvante et délicats, elle donna, dans deux œuvres d'une haute portée morale, toute la mesure de sa sagesse profonde et indulgente. La Vie telle qu'elle est, La Femme telle qu'elle doit être sont des ouvrages d'une philosophie clairvoyante, avisée, souriante, reflets fidèles de sa pensée et de son expérience.
Rédactrice en chef de La Mode de puis 1918, elle n'avait cessé d'imprimer à notre publication la note de dignité, de bon goût et de bonne grâce qui lui était si personnelle. Ce qu'on ne saura jamais assez dire, c'est ce qu'était la rare valeur morale de cette femme de race : noble cœur, grande intelligence, modestie parfaite. Sévère à elle-même, elle fut toujours accueillante et secourable à autrui. Toute sa vie — et elle disparaît à près de 74 ans — n'a été qu'un long exemple de droiture, de dignité, de vaillance et de bonté.



Le Petit Journal, 19 janvier 1926.

Désirée Langer (1852-1926), romancière et journaliste, a égaiement utilisé le pseudonyme Georges Régnal avec son mari Casimir Langer. La Simple Revue a paru d'avril 1892 à mars 1924 (33e année, n° 553), ce qui la rend tout à coup simple qu'il n'y paraît. Donc plus intéressante, n'est-ce pas ?