Olivier Hervy présente la nouvelle compilation de ses aphorismes et pensées. Il est coutumier du fait (la preuve ici) comme les Alamblogonautes le savent. On note toutefois, puisqu'il faut un peu de nouveau dans le champs même des vérités que porte l'aphorisme, une nette naturalisation de l'ensemble. Olivier Hervy jardine-t-il que son aphorisme en est plus vert ? Certes, son framboisier grimpant donne des fruits secs et semble s'économiser, mais, sans obsession, notez-le, il ponctue bel et bien ses pages de notes vertes. La vie quotidienne, le voisinage et les menus faits du jour comblent littéralement le reste du volume de cet amateur des paradoxes, cruautés et non-sens livrés sans façon par le monde, largement épaulé qu'il est par le capitalisme industriel, notre mode de vie et nos brillantes idées.
La publicité insiste sur la rapidité de livraison d'un appareil dont on se passe depuis toujours.
La bruyère est une lavande modeste (1).
Le chasseur s'habille en tenue de camouflage pour se faire croire qu'il a un adversaire.
Une fleur de camélia dans les cheveux, un bouquet à la main, la mariée ne compte pourtant pas se fondre dans la nature.
Toits végétalisés. Vues d'avion, les villes les plus civilisées sont celles qui évoquent le plus les forêts.
Un faisant visiter son magnifique jardin potager, qu'on ne se trompe pas, C. récolte des compliments.
Et puis voici encore les bonnes, les glaces italiennes, les freins de vélo, les hirondelles - qui ont toutes le même âge -, les gens qui ont le temps, les vieux qui n'ont plus de chien, les jeunes à sac Vuitton, les étudiants des beaux-arts, bref, tout un monde de perspicacités. Une fois encore, on en reprend.
Olivier Hervy La Chauve-souris se cogne un mètre avant le mur, et autres considérations. - Rhubarbe, 10 €
(1) Question oiseuse assurément : pourrait-on dire de même des rapports de La Bruyère à Chamfort ?