Comme une suite à Fargo

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Le long de la 117 (Utah), aller et retour, Ben, le narrateur, orphelin d'origine indienne, fait le transporteur depuis vingt ans. Camionneur solitaire, il rend chaque jour visite aux "coyotes" du coin, marginaux, desperados et bancals ayant choisi l'anonymat et la solitude au sein d'espaces désertiques trop chauds en été et trop froids en hiver. Sa vie manque de relief, il a la désagréable impression de revivre sans cesse la même journée, jusqu'à ce que la paille s'immisce dans le métal, que le zig fasse dérailler le zag, que l'imprévu les pinceaux s'emmêle et que des inconnus s'en mêlent.
Dans son premier roman, Desert Home, Anderson, en bon rédacteur de roman noir, présentait quelques-uns de ses loustics, des femmes, quelques violents et puis des macchabées pour faire bonne mesure. Dans le deuxième, La Route 117, c'est le versant infantile de l'existence qu'il a choisi de faire ressortir, si l'on peut dire : Pedro, un gars qu'il connaît peu, met dans les pattes de Ben une gamine doublée d'un chien et disparaît. C'est reparti pour les allers-retours le long de la 117, ça n'en finira jamais, contrairement à la lecture du roman qui se dévore comme une boîte de chocolats durant les congés de décembre. Un parfait continuum à Fargo, le film des frères Coen, qui a pris corps, lui, dans le Minnesota.


James Anderson La Route 117 (Lullaby Road), traduit de l'américain par Clément Baude. - Paris, Belfond, 352 pages, 21 € En librairie le 16 janvier 2020.


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