Magnifique numéro de la Revue des revues consacré aux fomenteuses de périodiques.
On devra cesser une bonne fois de penser que le champ littéraire est tenu et structuré par les hommes.
Depuis plus d'un siècle les femmes ont mis plus que leur grain de sel dans le potage culturel et le sommaire de la soixante-quatrième livraison de la Revue des revues le démontre très bien avec entretiens, articles et notes. On y relève le rôle de publications aussi diverses que Land, Petite, Aires, La Mètis, Cunni lingus, Panthère première, Gros Gris, l'Autre, Talweg, Terre à ciel, Tête-à-tête, Roaditude ou Etoiles d'encre...
Et grâce à Catherine Weinzepflen, Christine Veschambre, Christine Peuillet, Marilyne Desbiolles, Martine Monteau, Anne Querrien, Anne Mathieu (qui évoque les Ménagères et militantes dans l'action mondiale), Marie Virolle, Sylvie Mokhtari, Marie-Noël Arras, Marie-Rose Moro, Sabine Huynh, Nadia Taïbi, Anne Devroet, Nina Ferrer-Gleize, Cécile Guivarc'h, Anna Guillo, Tiphaine Samoyault et Linda Lê, les couleurs d'un pan de notre histoire culturelle se réveillent.
Qu'il est bon d'en apprendre plus, qu'il est bon de découvrir ce que nous ne voyions pas...
Et puisqu'on connaît si bien les expressions traditionnelles, truismes répétés à l'envi lorsqu'on tente de promouvoir la forme "revue", (comme cette "littérature de tout à l'heure" du vieux Charles ou ce "les revues sont condamnées à mourir"), nous nous proposons d'ajouter grâce à cette livraison 64 une très belle formule de sociologue et urbaniste Anne Querrien, directrice des Annales de la recherche urbaine (1985-), qui fait mouche :
La revue est quelque chose que je fabrique avec des amis pour la tendre à des inconnus.
La Revue des revues. Histoire et actualités des revues
N° 64, octobre 2020.
172 pages, 15,50 €
P. S. Après le rouge, un peu de vert, fruit d'une requête internautique pourtant spécifique ("revue des revues femmes"), sainte Joséphine s'impose, qui était elle aussi de la revue comme on sait :