Fragments et labeurs

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Une nouvelle publication chez les prolétariens, voiciFragments, revue de littérature prolétarienne, dont le sous-titre permettra de ne pas la confondre avec Fragments, revue de photographies spécialiste du monde océanien, et Fragments, la revue ésotérique des éditions Tarente (2012) Ces Fragments-ci, sont éditées par le CCLOPS, le Cercle culturel de littérature ouvrière, paysanne et sociale mené par Vincent Picart et Raphaël Romnée. Outragés par la fameuse formule de Julien Benda, « une main calleuse ne pourra jamais écrire », ils ont décidé de mettre en évidence la littérature prolétarienne dans sa vitalité et sa variété, redoublant les efforts de la communauté qui, des amis de Poulaille aux éditions Plein Chant, a multiplié les initiatives depuis les années 1970.
Avec son bulletin de liaison, le Cclops commence par rendre hommage aux anciens, feu Michel Ragon, le bouquiniste devenu romancier, et puis Edmond Thomas, poète, éditeur, "imprimeur de labeur", tous deux historiens de la littérature du peuple, des travailleurs, des humbles comme en témoignent leurs bibliographies respectives.
Agrémentées de notes de lecture des ouvrages prolétariens et d'informations sur l'actualité du domaine, Fragments propose en guise de prime les vers de deux poètes facteurs, Tessi Rom, dit curieusement le vicomte postal, et Laurent Jeulin. Ils rendent tous deux leur profession à sa tradition versificatrice : l'e-mail n'a pas tout chamboulé, les poètes postiers restent.



Fragments, revue de littérature prolétarienne
n° 1, automne-hiver 2020, 62 pages, 7 €

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