Ce qui peut surgir ?
Mais un inédit bien sûr !
Dans la liste des hétéronymes de Jean-Claude Pirotte, Julius White incarne le gangster anglais, tandis qu'Ange Vincent, figure bien connue, était le traducteur de cet être tout droit issu de la plèbe londonienne, tranchante et dure.
Violence, amour, prison, tout y passe de cette construction de l'imagination, par le fameux avocat belge fuyard et tapeur (1939-2014) dont les livres portent une majesté délicate, parfois fragile aussi délicate que l'oeuvre d'André Dhôtel, aussi puissante, parfois, que celle de Jean Genet ou de la bande aux disciples de François Villon.
Un carnet inédit portait ces vers qui font récit, il fallait évidemment les publier. Merci à La Grange Batelière
Il ne reste qu'à les lire. Ce sera notre tâche collective de l'automne.
Je vis au fond d'un paysage
anonyme d'un autre siècle
il y a des usines mortes du sang
séché sur le bois des portes
dévergondées depuis cent ans
et la peinture est bitumée
comme si le peintre savait
la future noirceur du crachin
l'absence de ciel la débâcle
vertigineuse du temps
ce soir je vais me cacher
pour lire un roman noir
et peut-être aussi le vivre
on ne sait ce qui peut surgir
des nuits de Londres du brouillard
et des silences discordants
on ne sait de quel crime les
images sont inspirées
ni quels meurtres accomplis
sont encore à découvrir
Jean-Claude Pirotte Les poèmes de Julien White, traduits de l'anglais par Ange Vincent. - La Grange Batellière, 48 pages, 13 €