Il n'est pas si facile d'aboutir en enfer. L'âme doit y être prête. L'âme doit vibrer sous l'effet d'une peur abyssale, et la conscience briller comme un nimbe au-dessus de la tête... Nous avons lézardé sur l'herbe jusque fort tard le soir. Nous avons bu et envoyé sans raison le recruteur passer des coups de fil pour ses renseigner. Pas moyen d'avoir un hélico, même avec l'ordre de mission que nous appelions "le papelard". Alors le recruteur nous acheta des billets pour un tortillard bondé à bloc et s'esquiva après nous avoir souhaité bon retour.
Valéry Piskounov Journal d'un mercenaire, roman traduit du russe par André Cabaret et Tilda Lovi. - Paris, Temps et Périodes, 2008.