Maurice Hamel (1926)

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Maurice Hamel
Il est des écrivains qui ne s'accommodent que d'idées aristocratiques, de salles luxueuses, de journaux renommés.
Il en est d'autres, au contraire, qui semblent résolus à ne tenir compte que de la grande cause à laquelle ils se dévouent.
C'est le cas de Maurice Hamel.
Il est l'ami des malheureux.
Pour l'honneur de les défendre, il écrirait n'importe quoi, n'importe où, n'importe'comment.
C'est qu'il les connaît bien, car ses propres débuts furent modestes.
.Après une enfance indisciplinée, une jeunesse qu'il qualifie lui-même d' "orageuse", il fut tour à tour artiste peintre, dessinateur, ornemaniste, accompagnateur dans des cinémas et des cafés-concerts. Par bonheur pour lui, une famille riche lui procura les moyens de parfaire son instruction. Grâce à ce coup de la Providence, il put connaître la volupté de la gloire en écrivant au Rappel, au Siècle, au Voltaire. Et il savoura les premières ivresses du contact avec les grandes foules en. faisant des conférences au Montcalm-Cinéma, au théâtre de Fontainebleau, au Cinéma Rambouillet, au Cinéma Saint-Sabin au Casino d'Alfortville, etc., etc.
Une fois qu'il se fut ainsi livré au public, il se dépensa sans compter pour de justes causes. Il prit énergiquement le parti des petits marchands de Saint-Ouen expulsés. Il réclama au préfet de police le rétablissement du filet dans les cirques...
Conteur et romancier, il a publié des œuvres dont on se souvient : L'Homme de la Nuit, Tragique Epreuve, Le Collier de la Honte.
Et le monde des profiteurs a senti le sifflement de sa verge quand il fit paraître son célèbre pamphlet Les Mufles s'amusent.
Polémiste, orateur, enquêteur, écrivain redouté dans toutes les salles de rédaction de Paris pour son franc-parler, son intolérance du mensonge et de l'injustice, Maurice Hamel s'est taillé une place qu'il occupe. aujourd'hui avec la juste conscience de la célébrité bien acquise.
François Coppée avait, disait-il, un bonnet à poil dans le cœur. Si l'on ouvrait celui de Maurice Hamel, sans doute y trouverait-on, comme symbole à la fois de l'énergie et du lyrisme, un taureau et une cigale.
Paul Reboux

Paris-Soir, 5 avril 1926.

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