Ma voix lointaine

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La poète iranienne Forough Farrokhzâd (1935-1967) incarnait la modernité au cœur d’une société corsetée. Comédienne pour Pirandello, réalisatrice (La Maison est noire, 1962), elle a disparu à l’âge de trente-deux ans en laissant des poèmes d’une beauté manifeste où Kiarostami ira chercher le titre de son film Le Vent nous emportera. Une autre naissance, son ultime recueil amoureux et prémonitoire, le plus célèbre également, paraît à son tour.

« Ecoute/ Ma voix lointaine/ Dans la brume chargée des sortilèges de l’aube/ Regarde-moi dans le silence des miroirs/ Comme je touche encore avec les restes de mes mains/ le fond noir des rêves/ Et je tatoue mon œuvre comme une tâche de sang/ Sur les joies simples de l’existence. »


Née dans une famille de militaires, sa vie libre, qui la poussa à divorcer d’un époux qu’elle n’avait pas choisi, suscita la controverse, tout comme sa poésie qui abordait la sensualité amoureuse et les revendications des droits de la femme iranienne. Désormais reconnue comme une voix majeure de la poésie iranienne du siècle dernier, elle est publiée largement : ses Poèmes 1954-1967 avait paru en 2015 chez Lettres Persanes, où avaient paru déjà ses autres écrits (scénarios, lettres, etc.) en 2011.
Une autre naissance, d’inspiration lyrique, résonne comme une pièce importante de cet appel des femmes à leur libération sociale, intime, totale.



Forough Farrokhzâd Une autre naissance. Traduit du persan par Laura Tirandaz et Ardeschir Tirandaz. - Héros-limite, 120 pages, 18 €


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