Un autre Saint Alias

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Excellente réédition aux éditions La Dernière Goutte du roman étrange et détonnant d'Alexander M. Frey, Soleman. Publié chez Christian Bourgois en 1990, il reparaît agrémenté cette fois de magnifiques illustrations façon xylographie qui collent au mieux avec ce récit frisant les moustaches de la rationalité, sans jamais s'enfoncer dans l'outrance baroque ou s'engoncer dans le fleuri sanguinolent.

Un autre déguisement censé représenter Solneman ne fut pas vraiment apprécié à sa juste valeur : quelqu'un apparut drapé dans une cape grise l'enveloppant de la tête aux pieds, décorée, ici et là, de petites portes avec des inscriptions différentes. A la place du front, celle-ci : "Fermé pour cause de travaux". Dans la région de la vésicule, cette autre : "Fermé sur ordre de la police". A l'endroit du coeur, cette information : "Production arrêtée faute de commandes". (...)

Littéralement intitulé Je n'ai pas de nom, ou Je suis sans nom, ce roman de 1914 avait de quoi défrayer un peu la chronique de la fiction qui passe et de la bourgeoisie que tout tracasse. Son originalité dépassait et dépasse toujours, et de beaucoup, le curseur, et de loin, de la production contemporaine. On dirait même que son Personne embrouillaminique et fascinant est le père du Saint Alias de Loys Masson. Oui, celui qui déplie son chien lorsqu'il le sort de sa valise. Ou le cousin d'un certain personnage de Mikhaïl Boulgakov... En somme, une régalade de fantaisies : un livre inévitable de ce début de printemps (1).




Alexandre Mortiz Frey Mon nom est Personne, traduit de l'allemand par Jean-Jacques Pollet et Pierre Giraud. - Strasbourg, La Dernière Goutte, 352 pages, 20 €



(1) A conserver évidemment pour les saisons suivantes.

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