Une cathédrale qui fait causer

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Sur les brisées d'un certain Hugo, prénom Victor, Stephan Huynh Tan s'attaque, piolet en main, au vaste et haut sujet de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ou plutôt, de l'histoire conjointe de la cathédrale et des humains qui lui furent attachés, ou pas, anonymes et notoires, passants ou résidents du quartier, et ce, depuis le christianisme naissant en Gaule jusqu'au photogénique incendie de 2019 dû à l'incurie des pouvoirs publics et cléricaux. (Qui a cru aux mégots de cigarettes ?)
En une trentaine de chapitres progressant à travers l'histoire pour nous rejoindre, ce livre laisse à des personnages fictifs nous parler comme les clercs, badauds, scholiastes ou révolutionnaires...

L'art des cathédrales est un art de la prolifération : des gargouilles, des pinacles, des crochets. Le corps du malade se voit envahi d'excroissances hideuses, pustules, verrues, furoncles... M. Hugo a du goût pour les curiosités médicales...

Tout le peuple de Paris vit autour de la sérénissime de pierre qui, de décalage en déplacement, finit par incarner la grammaire, cette cathédrale d ela langue dont Stéphan Huynh Tan, correcteur, est assez bien placé pour remarquer les érosions.
Déclinaison thématique d'une figure du patrimoine collectif, ce Silence de la cathédrale est une manière d'illustrer ce que le consul racontait à Ghizeh : quelques siècles nous contemplent, et à notre tour nous les contemplons aussi...


Stéphan Huynh Tan Le Silence de la Cathédrale. - Arcades Ambo éditeurs, 135 pages, 15 €


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