Porno pour vibrer

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Paul Lequesne, qui co-traduit la chose, nous alerte sur la publication de Pornosonnets de Pedor Mairal, un recueil de poèmes ludique "mis en scène" par le graphiste Samuel Jan qui a mis en mouvement le texte.
Vibrante typographie qui occasionne, nous dit-on, un brouillage à la lecture, un remous éphémère permettant "par une sorte de persistance rétinienne de retrouver la synchronie des sens et des sensations du texte original."
On a hâte de découvrir ces écrits...
Propos des éditeurs/traducteurs :

« Alors que je m’escrimais sur mon roman, raconte Pedro Mairal dans Maniobras de evasión (recueil réunissant divers textes de réflexions sur la littérature et la condition de l’écrivain et qu’on pourrait traduire par “Manœuvres d’évitement”), j’écrivais des sonnets pour me divertir. Je ne les montrais à personne. J’ai inventé ainsi un personnage à la voix bizarre, composite, un autre moi, certes, mais hypersexué . Est apparue une manière de dire dans laquelle je pouvais mettre tout ce que j’étais – mon classicisme et mon quotidien trivial – dans un poème à la forme exigeante. Pour la première fois, je me suis libéré. À l’intérieur de la case étroite du sonnet, je me suis senti une liberté totale… » Ce personnage fictif, baptisé Ramón Paz, est devenu au fil des ans l’auteur de plus de 400 sonnets rigoureusement quevediens*, dont 139 ont été choisis par l’auteur pour l’anthologie publiée par les éditions Emecé en Argentine en 2018. Ils composent une manière de journal intime, de l’enfance à la vieillesse, d’un homme constamment habité par le désir d’amour, de jouissance et d’écriture, et qui ne trouve à exprimer ce bouillonnement vital et essentiel que corseté dans quatorze endécasyllabes. Autant de sonnets, autant de portraits de femme ou de récits d’exploration, les conquêtes de Ramón Paz, qu’elles soient féminines ou littéraires prenant figure de territoires ou de paysages à découvrir, sinon à dénuder.
* Francisco de Quevedo (1580-1645) est réputé pour son œuvre baroque et pamphlétaire. Ses textes, d’un humour féroce, tournent en ridicule les travers de ses contemporains et sont parmi les plus brillants et les plus populaires de la littérature espagnole.


On se demande bien pourquoi ces endéassylabes quevediens ne paraîtraient pas au format papier...


Pedro Mairal Pornosonnets, traduit par Fernande Bonace (Julia Azaretto et Paul Lequesne)) . - La Marelle, 2022. Actuellement, accès en ligne uniquement. Lecture compatible sur tous matériels, supports et logiciels mis à jour.



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