Le père et le Prisonnier

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En un même livre, C. Jeanney trouve le moyen d'évoquer Patrick McGoohan, le comédien qui incarne le Prisonnier, de la série éponyme, et son père. C'est avec ce dernier qu'elle regardait lorsqu'elle était enfant la série à la télévision. Il n'y en avait pas tant que ça des séries à la fin des années 1960... Entre Les Mystères de l'Ouest, Zorro et Chapeau melon et bottes de cuir, le choix était vite fait.
En calibrant les paragraphes de soixante mots et les chapitres en cinquante paragraphes, C. Jeanney instaure un rythme de production de son récit qui épouse (symboliquement) le temps des épisodes. Une contrainte pour évoquer la vie du père parti et la situation du "prisonnier" sans cesse rattrapé par une sphère. Celle-ci jaillit de l'océan pour rattraper le fuyard (qui porte le numéro 6 dans la hiérarchie de l'île bizarre) et a décidé de fuir le village idéal où il a atterri - sans doute en s'engageant, un soir, sur une petite route... Mais passons, c'est une autre histoire.
Les évocations du père et du prisonnier s'entrecroisent et tissent des liens anecdotiques, symboliques, des rencontres réveillant la mémoire de ses jours enfuis...

Combien de plans séquence sans que l'oeil derrière lui le lâche, et le mélange étrange, cet oeil c'est nous parfois, et nous ne voulons pas de cette puissance . Lui fuit. Derrière la crête descendre, ses jambes s'emballent, lui arrive sur la plage, le soleil réverbéré dans des flaques larges, évitées par hasard, la chance. Les esquives possibles.

Toute une vie...


C. Jeanney Lotus Seven. - Paris, Editions Le Lampadaire, 111 pages, 12 €



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