De toute évidence

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C'est à coup sûr le recueil de l'été : on passe d'excellents moments avec Linor Goralik.
Son livre, fruit du choix de la traductrice Daria Skorbogatova (placé sous une couverture magnifiquement colorée de Margaux Othats) a tout pour séduire tous les amateurs de fiction : sobres, efficaces, sans manières, les courts récits qui le composent mêlent l'étrange au cruel avec une indifférence délicieuse. Pourquoi se formaliser, après tout, si notre double prend ostensiblement notre place : qu'il assume.
Si l'on a perdu - cela peut arriver à n'importe qui - le goût des textes étranges ou un peu fantastiques, absurdes, cruels ou métaphoriques, il n'y a qu'à se replonger dans l'histoire littéraire des cinquante dernières années pour convoquer cet Italien nommé Dino Buzzati qui est à coup sûr une sorte de grand-père de Linor Goralik.
Aussi naturelle et probante dans les formats moyennement ou très courts, la prose de Linor Goralik mérite toute notre attention. En particulier parce qu'elle devrait convenir merveilleusement à ces séances de lecture en plein midi sous le chant des cigales lorsque l'esprit erre un peu, flotte malgré lui entre les évocations de la littérature et les apaisements de l'instant. De toute manière,

Plus tard, au paradis, ils purent se demander si ça avait eu du sens ; de toute évidence, non, ça n'en avait pas eu.

Vous n'avez qu'à vérifier...


Linor Goralik Trente-quatre récits très courts et assez courts. Textes choisis et traduits du russe par Daria Skorobogatova. - Monts métallifères éditions, 112 pages, 15 €



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