Il fut cet étudiant triste et ce moderne...

TrainCacherTrain.jpg



Jadis

Il fut cet étudiant triste et ce moderne
Dès dix-huit ans, il se rappelle Poitiers terne
L'accueillant par un soir d'octobre pluvieux ;
Il venait là faire son droit, il était vieux
De sa mélancolie hautaine d'enfant blême,
Les sens et le cerveau tordus par des problèmes
Dont la solution se trouve au fond de nous,
Tels dans un puits profonds les scintillements mous
Des astres que l'éclat du plein jour dissimule.
Combien sans doute il fut paraître ridicule
A ceux-là qui sont à la coule, à ces malins
Qui suivent d'un pas sûr les mêmes grands chemins,
Vague troupe vulgaire aux gestes identiques,
Sans regard pour les horizons philosophiques
Où tournent les moulins des superstitions
Mais, lui, Jean Plomb, les yeux usés de visions,
Trouvait à tout une grandeur patibulaire
Et, vêtu comme un pauvre, il alla sans colère
Au-devant de la vie où le train l'apportait ;
Mais la vie était là d'ailleurs qui l'attendait.



Raoul Gaubert Saint-Martial Les Trains qu'a pris Jean Plomb. - Paris, Albert Messeins, 1911.




Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : http://www.alamblog.com/index.php?trackback/5818

Haut de page