La Neige c'est pas rien (1)

Guide-anachronique-de-la-neige.jpg



Les amateurs d'alpages (de la Haute-Tarentaise aux Andes) possèdent tous un exemplaire de Montagne des Photographes (Bordas-Contrejour, 1989), le premier livre illustré de photographies de la journaliste Elisabeth Foch. Les autres ont peut-être croisé le chemin bibliographique de cette voyageuse qui, il n'y a pas si longtemps, cultivait aussi son sweet home (Je suis au jardin, Le Passage, 2002). Amatrice du ciel et des horizons d'ailleurs, elle a multiplié les récits sur des sujets variés évoquant peu ou prou le voyage ou, en contrepoint, son goût pour ce domicile/home que l'on quitte en espérant avoir encore, mais plus tard, l'occasion de s'y calfeutrer.
Typique des miscellanées dont se régale notre époque, le présent Guide anachronique de la neige est un patchwork des situations où Elisabeth Foch a croisé du flocon, parfois étouffant, comme dans l'avalanche qui l'a emportée avec un groupe d'amis, parfois d'une immense légèreté dans les haïkus les plus fameux dont elle a pris copie. A partir de là, tout va piste de ski dans ce type d'ouvrages où l'accumulation finit par porter sens, ou former paysage. Enneigé en l'occurence. Depuis le "silence nival", une sienne et idoine invention, les observateurs de flocons, depuis Wilson A. Bentley, le premier photographes de flocons (né à Jéricho, il faut le noter, même si ce Jéricho-ci se trouve dans le Vermont) en passant par Ukichiro Nakaya (2) épris de la même magie floconneuse, tout le monde est là, à sa place, attendant la neige debout sur ses skis ou dans l'exercice d'une citation : les Japonais, Darzou Ouzala, des Sibériens, des Lapons, des Tibétains, et même le Yi-King. (Mais pas les Kama-Sutra qui, apparemment, ne comportent pas de formule combinée neige-sexe, ou neige-onguents).
Dire que l'on n'en perd pas une miette serait tiré par les spatules puisque la neige fond, comme le savait pertinemment ce Petit Scarabée de Kung-fu (nous ne pouvons nous retenir de citer son fameux

"Quand la neige rencontre le feu, le feu s'éteint, la neige fond."

Ce qui est certain, c'est que sous la plume d'Elisabeth Foch-Eyssette, notre intérêt cristallise. Aussi, le Préfet maritime, les fesses calées dans le sable chaud de sa plage favorite, se permet-il de lancer ce petit conseil déguisé en question : ne serait-ce pas un très joli cadeau pour le début de l'hiver ?



Elisabeth Foch-Eyssette Guide anachronique de la neige. - Paris, Arléa, 153 pages, 21 €

(1) Le titre de ce billet est - évidemment - un clin au formidable recueil de Valérie Rouzeau, Neige rien (Unes, 2000 ; La Table ronde, 2010, "La Petite Vermillon").
(2) Ce dernier rappelle étonnament le "Comte des nuages", Masanao Abe.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : http://www.alamblog.com/index.php?trackback/5954

Haut de page