Tout jeune, Nicolas de Staël fit un séjour au Maroc, entre 1936 et 1937. Il s'y abreuva de couleurs, de ciel, y trouva l'amour, traça croquis sur croquis. Il écrivit même pour la revue de Pierre Emmanuel, Bloc, un texte intitulé Les Gueux de l'Atlas. Ce sont ces lignes, puisées à l'excitation provoquée par ce pays si vibrant, plus quelques lettres à ses proches qui compose le présent volume, inattendu.
Naturellement, ça n'est pas précisément le Pays conquis de François Salvaing mais y retrouve la conquête et ses répercussions.
Je ne vous parle jamais de la Mamounia, ni d'autres affreux pastiches. Quant aux apalsi arabes, c'e n'est pas à Marrakech qu'il faut venir voir le meilleur. On a souvent l'impression d'un cvaste campement militaire où quelque conquérant par acquit de consicence lassa un monument comme souvenir. Il y eut beaucoup de conquérants mais les uns détruisant les oeuvres des autres, peu de choses restent. Ils ont laissé, les l'uns, des mosquées, d'autres, des palais, d'autres encore, des banques d'Etat, des postes, mais le matin quand les chameaux s'en vont vers la montagne, la ville entière paraît lever le camp pour quelque expéridion vers le délinc. Le ciment armé laisserat-t-il un souvenir plus durable que les rtentes brunes en poils de chameaux que les guerriers du Sahara plantaient ici dans le temps ?
Pour les couleurs, voir l'exposition en cours, à Paris, où étincelle des merveilles de tout petit format.
Mais il me faut cesser de vous écrire car ma vie douce à moi consiste à travailler, à être inquiet, à lire, et mon travail n'a pas beaucoup de ressemblance avec la douceur du pays.
Nicolas de Staël Le Voyage au Maroc. - Arléa, 192 pages avec illustrations issues des carnets de croquis, 22 €