Zonzon Pépette

Nous n’allons pas, charmantes lectrices, charmants lecteurs, vous assommer encore d’improbables recherches en archéologie papetière, non plus qu’en délicates filiations traductières. Non, vous n’aurez aujourd’hui qu’un rapide billet vantant les mérites d’un seul livre, un roman court, vif comme une gamine des rues, bluffant comme un jeune voyou, rapide comme un surineur et nerveux comme un qui fait le pet.
Ce roman c’est Zonzon Pépette, fille de Londres, du Belge André Baillon, auteur d’un petit lot de chefs-d’oeuvres bien mal reconnus.

Vous n’en saurez guère plus, parce qu’il me faut bien taquiner votre curiosité. Sachez tout de même que cette créature, car c’en est une, et formée à l’école de Belleville encore, est peut-être bien la maman d’une fillette qui fit après-guerre des réjouis, j’ai nommé Zazie. Zonzon, Zazie… Se pourrait-il que Queneau rende là un hommage ?
Vous reconnaîtrez que la question se pose en apprennant que miss Zonzon n’a qu’une formule à la bouche :

Je t’emmerde !

Diantre. Voilà donc un roman de 1923, monté comme un film de l’époque, alerte et drôle, dramatique aussi. Un bonheur. Et si l’on prend goût à cette langue des rues, on se souvient d’autres qui, à l’instar de Marc Stéphane ou de Charles-Henri Hirsch, et sans attendre Louis-Ferdinand, ont fait parler la canaille.
Allez, je vous em… brasse. Et bon week-end !




André Baillon, Zonzon pépette, fille de Londres. Grenoble, Cent Pages, 136 pages, 12 €

Les Nouveaux Cahiers André Baillon, n° 3, 2005 (Présence d’André Baillon asbl, Rue du Trône 200, B- 1050 Bruxelles, 66 pages). Passionnants !

Frank Denissen, Maria Chiara Gnocchi et Eric Loobuyck, Bibliographie de et sur André Baillon, 1898-2004. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, 324 pages.

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