La RENTREE littéraire (qu'est-ce qu'ils bossent !)


André Gill (1840-1885), le plus brillant des caricaturistes du XIXe siècle, probablement le plus coruscant, contondant, confondant — et beau gosse, chevelu comme un lion avec ça — fut avec Honoré Daumier l'un des plus féconds dessinateurs depuis la fin du second Empire jusqu'aux débuts de la Troisième République.
Nul bon canard sans Gill. Et désormais nulle bonne bibliothèque sans Gill non plus. Bertrand Tillier rend à la communauté ravie, qui l'en remercie, les mémoires publiés initialement sous le titre de Vingt années de Paris (1883) et un ensemble de cent cinquante lettres du grand bonhomme.
On connaissait les proses pas piquées des vers de Félicien Rops et de James Ensor, qui valent drôlement le détour, voici celles de Gill. On se pourlèche. Né Louis-Alexandre Gosset de Guines, le 17 octobre 1840, à l’hospice de la maternité, rue de la Bourbe (Paris), de Sylvie-Adeline Gosset, couturière et de père inconnu (le duc de Guines), André Gill fit les beaux jours de la presse. Chansonnier, caricaturiste, patron de journal à l'occasion, on put admirer son trait dans Le Hanneton, L’Eclipse, La Lune (et La Lune rousse !), La Renaissance Littéraire et Artistique, La Parodie (qu'il fonda en 1869 et maintint jusqu'en... 1870), et, bien entendu, Les Hommes d’Aujourd’hui''.

Jules Verne


Sa verve caustique lui valut de nombreux démêlés avec la censure, car il écrivait aussi, comme s'en souviennent tous ceux qui ont lu les poèmes de La Muse à bibi. Il peint l'enseigne du Lapin agile, fréquenta de très près la bande d'hydropathes menée par Emile Goudeau, et, à trop fréquenter La Grande Pinte ébranla sa raison. Une affaire de panoramas entreprise à Bruxelles, qui échoua, acheva de lui déranger la cervelle enn octobre 1881. Atteint de monomanie des grandeurs — dont porte la trace les lettres retrouvées par Bertrand Tillier —, il s'éteint à l'asile d'aliénés de Charenton, le 2 mai 1885. Les quatre cents pages publiées par la maison Champ Vallon cet automne valent qu'on y aille voir, foi d'animal. Le Préfet maritime se fendra d'un extrait, si vous êtes sages.

Victor Hugo

André Gill Correspondance et mémoires d'un caricaturiste. Edition et présentation de Bertrand Tillier. — Seyssel, Champ Vallon, coll. "Dix-neuvième", 417 p., 27 €

Charles Dickens

En d'autres temps, Jean Valmy-Baysse a rédigé L’art et la vie. Le roman d’un caricaturiste : André Gil (1840-1885) (Paris, M. Seheur, 1927).

Richard Wagner

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