L'Alamblog

En marge de la rentrée, ou au beau milieu, la revue littéraire Décapage use d’une tactique éprouvée : faire le lierre.
En l’occurence, profiter de la présence de nombreuses équipes de télévision rue Gaillon, devant le restaurant Drouant, pour tenter de faire mousser un prix concurrent du Goncourt, installé à moins de dix mètres.
L’idée n’est pas neuve, déjà il y a moins d’un lustre, le jury du Prix du Petit Gaillon avait tenté le coup. Sans énorme succès (on appelle ça un succès d’estime). Installé dans la crèmerie d’en face, alors nommée Le Petit Gaillon (spécialités du Sud-Ouest), ce jury tournant avait l’espoir de soutenir l’édition indépendante, exclusivement. Les éditions Michel Chandeigne, Champ Vallon, Clémence Hiver en ont justement bénéficié.
Mais la restauration est une branche en mouvement et les propriétaires ont changé. Le Petit Gaillon se nomme désormais le K1ze (prononcez ça comme vous voudrez), on y a installé une double platine pour en mettre plein la tête aux clients et on fait bar. La clientèle est relativement jeune (moins de cinquante ans) et porte la cravate ou le tailleur. C’est enchanteur, vous pensez…
Bref, le jury du 15 mn plus tard, composé de jeunes écrivains (cliquez sur le lien), a choisi pour principe de rafler si possible une partie de la mise des gros assis du Goncourt tout en élisant un roman paru en septembre dernier, et un roman sur lequel le jury sera unanime. Le principe est des plus sympathiques, mais également des plus idéalistes lorsqu’on met en place un jury de plus de deux personnes.
Quoi qu’il en soit nous leur souhaitons bon courage. Et comme dit le vénérable singe d’Asie, on ne prend plus les vieux babouins avec de la poudre de perlimpinpin.
Pourtant il est juste et bon, comme disait l’Autre, que les jeunes se fassent eux aussi les dents. L’expérience vient en mangeant.

Voici la liste des candidats :

Gérard Oberlé (Grasset)
Franz Bartelt (Gallimard)
Héléna Marienské (POL)
Antoine Choplin (La Fosse aux ours)
Nicolas Beaujon (Le Dilettante)
Laurent Marty (Le Cherche-Midi)
Vincent Delecroix (Gallimard)
Leonora Miano (Plon)
Laurent Mauvignier (Minuit)
Laurent Quintreau (Denoël)
Laurent Graff (Le Dilettante)
Jean-Louis Magnan (Verticales)
David Bessis (Allia)
Pavel Hak (Le Seuil)

On a beau faire, et avec la meilleure volonté du monde, même les jeunes arrivent au bon vieux résultat :

Gallimard : 5
Grasset : 1
Le Dilettante : 2
Plon : 1
La Fosse aux ours : 1
Le Cherche-Midi : 1
Minuit : 1
Allia : 1
Le Seuil : 1

C’est donc bien un atavisme françoué.
Une question se pose dorénavant : serait-ce génétique ?
Vercingétorix, que nous as-tu légué !!!