On a toujours tort de ne pas avoir lu Jacques Abeille. — Ceux qui savent, les malins, connaissent bien nos raisons et n’useraient pas d’autre argument : c’est comme ça et pas autrement (suffit de lire, quoi).
Grâce aux éditions Gingko, on peut néanmoins se rattraper : est engagée la publication, volume par volume, de son grand-oeuvre romanesque, le “Cycle des contrées”, vaste ensemble qui forme un territoire littéraire des plus singulier.
Un fragment apéritif du présent volume érotique ne sera pas de refus, n’est-ce pas ? En substance, le fruit des enquêtes de Molavoine, recueilli par Barthélemy Lécriveur, retrouvé par le fils d’iceluy, publié par Léo Barthe avec la complicité de Saturnin Lassicope
Prononcer le nom d’Eponine Délimène revient à solliciter la mémoire d’un temps qui précéda le désastre et dont le souvenir ne se ravive que nimbé d’un faste qui n’est pas toujours illusoire. Si trompeur que soit l’éclairage dilué de la nostalgie, la figure de certaines personnalités continue de rayonner d’un éclat dont on chercherait en vain des exemples aujourd’hui. Eponine fut de celles par qui le scandale arrive, se renouvelle même, et elle atteignit le rang d’un représentant insigne de son époque en assumant avec fierté ses moeurs dissolues.
Léo BARTHE (Jacques ABEILLE) Le Cycle des Contrées. IV : Chroniques scandaleuses de Terrèbre. Illustrations de Pauline Berneron. — Boulogne, Gingko, 2008, 140 pages, 15 euros
1 De cls -
On a parfaitement le droit, quand on goûte la littérature, de passer à côté des livres de Jacques Abeille sans les lire. Mais c’est sans aucun doute une faute de goût affirmée. Il est de ces auteurs qui ont su, au fil de leur œuvre, bâtir un univers qui n’appartient qu’à eux et dans lequel, généreusement, ils nous convient pour notre plus grand plaisir.
2 De pradoc -
Eponine Délimène, Léo Barthe, Saturnin Lassicope etc. etc.
Tous ces noms impossibles fleurent bon la France fin de siècle. Ca me rappelle le “Tutu” de Princesse Sapho ou “L’homme-poule” d’Armand Silvestre dont le personnage principal s’appelait Le Kelpudubec.
3 De C. Arnoult -
Les trois volumes (pour l’instant !) sortis chez Ginkgo sont remarquablement illustrés, ce qui ne gâche rien !