Pohol, histoire de 1829 (VII)

_bon-internet-Eric-pere-tombe-1.jpg © Christèle Jacob 2010.




VII
Conversion


Mais dites-moi si cette vie de grand monde, de bruit et de joie pouvait durer longtemps pour le pauvre jeune homme qu'une pareille idée rongeait sans cesse au cœur ?
Non !
Au bout de deux mois il en eut assez des cafés dorés, des bals éblouissants, des promenades parées. — Il en eut assez de l'harmonie des Bouffes et de l'Opéra. — Il vendit son cheval anglais. Il quitta son bel appartement dont les glaces de Venise lui faisaient peur. — Il brisa sa canne, sa cravache et son binocle d'or ; et s'en fut comme un simple écolier habiter une chambre dans une maison de la Cité.
Plus de boucles sur le front, plus de joie sur les lèvres, plus d'habit de dandy.
Et quand venait la nuit, il sortait et s'en allait rêver là où dorment les morts... les morts dont les âmes chantent Dieu ou le maudissent, et qui tous, élus ou damnés, dorment là côté à côté avec une croix au chevet de leur couche.
Oh ! qu'il aurait voulu douter et croire au néant... croire que tout est fini quand les vers vous ont rongé jusqu'aux os ?
Mais je vous ai dit qu'il avait foi en Dieu, aux mystères et à tout le reste.
Elle était trop pieuse pour lui permettre le doute, sa fidèle compagne, qui lui disait toujours : damné !



(A suivre)

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