Pohol, histoire de 1829 (XII)

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XII
Désespoir


II fallait l'hyménée... car l'hyménée efface tout. Pohol se rendit chez l'oncle de Marie ; ce pauvre homme qui avait passé une si lamentable nuit, et à qui Marie avait menti en rentrant; il le fallait.

L'oncle ne dit pas non; il demanda seulement quelques jours pour s'informer; c'était juste.

Il fut s'informer au séminaire.

Les quelques jours écoulés, Marie interrogea son oncle. Celui-ci, pour toute réponse, lui remit une lettre ouverte. Après l'avoir lue elle sortit sans bruit; c'était le soir.

Quelques instants plus tard vint le damné, avec de l'espérance dans le coeur, du bonheur dans l'avenir à le rendre fou, à tuer sa noire idée.

« Eh bien ? » fit-il d'une voix frémissante d'espoir.

« Jamais ! » fut-il répondu.

Oh! la rage le prit et le roula par terre avec un râle effrayant... il embrassa les genoux de l'oncle d'une force à lui faire mal... il conjura, pleura, pria... menaça !...

L'oncle appela ses gens.

Pohol se leva droit alors et cria : Il me la faut ! il s'élança dans l'escalier, parcourut la maison, les chambres, appelant Marie. Elle n'y était pas. Il sortit, courut les églises, courut au Père-Lachaise... Rien !

II sortit, courut la ville, courut les églises, courut au Père-Lachaise... Rien !

Savez-vous où il la trouva le lendemain à l'aube ? à la Morgue !... morte... noyée... couchée sur une table de marbre, avec des taches bleues, noires, violettes sur le corps... et morte !



(à suivre.)

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