Des épreuves

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En se promenant à Paris dans une librairie aussi bien achalandée que l’Écume des pages, c'est-à-dire dans une "bonne librairie" comme on a pris l'habitude de le dire, on a des chances de trouver en présentoir des publications comme Épreuves. Pour parler vrai, des publications qui n'ont aucune, mais alors aucune, raison économique d'exister dans "ce monde" (qui nous entoure), du moins aux yeux d'un économiste. C'est du reste ce qui pousse à s'en porter acquéreur sans réfléchir, dans un geste tout d'inconscience et de grâce (?), avec la certitude que le fascicule à quatre euros ne rendra pas dangereuse ce militantisme si prisé dans le monde culturel. De quoi se trouver héroïque, n'est-ce pas ?
Songez un peu : trente-deux pages éditées dans le XXe arrondissement de Paris au sujet de l'érudition fabulatrice du père Jean Hardouin (Louis Watier), du passé, de l'esprit et de l'heure du destin du militaire H. Froebenius à l'heure du Jugendstil, par l'Italien Furio Jesi, des "News from home" sur des aspects bien ethnographiques de la vie doctorante et même une note de lecture relative à l'espace dans le cadre de l'étude des cénacles littéraires... Il n'y a bien que de jeunes universitaires pour tenter un casse avec un sommaire pareil, tout épistémologie, philosophie et sciences humaines, une gageure.
Et cependant, ce quasi-éphémère au format modeste a quelque chose de gracieux. Il est du reste soigneusement monté. C'est le passe-temps de trois jeunes gens, Noel Blanco Mourelle, Adrien Frenay et Louis Watier, qui ont décidé de mettre cartes sur table trois fois par an sous la forme d'articles de critique "et de théorie". On ne peut que louer leurs efforts à nous proposer le fruit de leurs occupations, il y en a bien assez par ailleurs qui essayent de devenir le sujet de nos préoccupations.


Épreuves Paraît 3 fois l'an et coûte 4 euros pièce
Louis Watier
15, rue Étienne-Dolet
F-75020 Paris

http://www.epreuves.fr le numéro tout juste sorti de presses concernerait Shakespeare, Bentham et Coleridge...
Et le numéro 3 dressera, nous dit-on, la table avec les noms de Paulhan et de Krauss... Suspens.

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