On doit à Michel Volkovitch une édition intégrale de la poésie de Constantin Cavàfis ou Cavafy (1863-1933) est l’un des plus grands poètes de langue grecque du siècle dernier.
Il était d'Alexandrie et a connu une destinée à la Italo Svevo, ne publiant que peu, et sur le tard produisant ses chefs-d'oeuvre consacrés, pour une part à une vision de l'antiquité, plutôt savante, de l'autre (ses poèmes cachés) à un érotisme enflammé, magnifique.
Considéré comme un anti-Rimbaud par son traducteur, cet modeste et discret employé qui courait les bas-fonds alexandrins la nuit a dressé une oeuvre marmoréenne, touchante, éblouissante et gracieuse tout à la fois.
Un classique à lire toute affaire cessante.
Murailles
On a, sans réflexion, sans pitié, sans pudeur,
dressé autour de moi d’imposantes murailles.
Et je reste à pleurer ici sur mon malheur.
Je ne pense qu’à lui, qui ronge mes entrailles ;
alors que j’avais tant à faire, là dehors.
Les bruits des ouvriers résonnaient à la ronde,
et moi je n’entendais qu’un silence de mort.
Ils m’ont à mon insu enfermé hors du monde
Constantin Cavàfis Tous les poèmes. Traduit par Michel Volkovitch. - Le Miel des anges, 364 pages, 20 €