Joël Cornuault parle d'Élisée Reclus avec Marie Chartron

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Vous rêvez d’abolir le salariat, de vivre l’autogestion, peut-être même, soyons fous, d’instaurer des rapports harmonieux entre femmes et hommes ? Bonne nouvelle : Vous êtes moins seuls que vous ne croyez ! D’autres y ont pensé avant vous - ils sont passés à l’acte et c’était il y a plus d’un siècle. Toute cette semaine, la série documentaire emprunte la route des utopies réelles et traverse le bois de Phénix, le lac Majeur, la forêt des Ardennes et les montagnes de Provence
Abolition du salariat, des hiérarchies formelles ; végétarisme et végétalisme, amour libre, pédagogies nouvelles…
Bien avant les communautés hippies quittant la ville à la fin des années 1960, avant les néo-ruraux d’aujourd’hui et l’essor contemporain de la conscience écologique, cette série remonte tout d’abord le temps jusqu’au XIXe siècle pour s’installer ensuite dans les premières décennies du XXe siècle : en réaction à l’électrification des villes, à l’accélération et à l’industrialisation brutale, des expérimentations collectives critiques de la modernité, de l’exploitation de l’homme par l’homme et du matérialisme dévorant prennent corps en France, en Suisse, en Allemagne. La traversée s’achève par l’évocation de Longo Maï, coopérative agricole autogérée née en 1973 dans les Alpes de Haute-Provence.
Les émissions seront disponible à l'écoute et au podcast après diffusion
Lundi 1er Janvier : Sur les sentiers de la liberté : Henry David Thoreau, Élisée Reclus

Que signifie la beauté de la nature quand les hommes sont vils ? (…) Le souvenir de la bassesse des politiciens trouble mes promenades. Je nourris d’homicides pensées. En vain j’essaie d’observer la Nature. Involontairement, je me remets à conspirer. Tous les justes en feront autant, je l’espère. Henry David Thoreau, Journal, Après-midi du 16 juin 1954

Joël Cornuault, écrivain, éditeur et traducteur de naturalistes des XVIIIe et XIXe siècle, dont Henry David Thoreau, fut l’un des premiers en France à remettre en lumière les écrits d’Élisée Reclus. Les deux hommes, imagine-t-il, auraient pu se croiser. Thoreau, philosophe, arpenteur, naturaliste, part s’installer deux années durant dans les bois ; Reclus, géographe, communard, anarchiste, plusieurs fois exilé, parcourt le monde.
Animés par un vif sentiment de la nature, un sens de la beauté, tous deux sont savants et poètes, bien loin des figures de spécialistes qui émergent au XIXe siècle dans les milieux académiques déjà corsetés par la séparation des disciplines. Ils racontent les forêts, les pierres et les rivières, la nature des oiseaux et celle des hommes qui doivent se libérer des dominations intolérables. Ils veulent « abolir un dégradant esclavage. (…) Simplifier radicalement le mode de vie des civilisés ». (J. Cornuault)
En promenade dans le bois de Phénix en Dordogne, avec Joël Cornuault, nous cheminons au fil des mots et des idées des deux écrivains.

Avec Joël Cornuault, écrivain, traducteur et éditeur, Bertrand Guest, maître de conférences en littérature à l’Université d’Angers, Johann Chapoutot, professeur d’histoire à l’Université Paris-Sorbonne etMarc Cluet, professeur émérite au Département d'Etudes allemandes de l’Université de Strasbourg.
Lectures : Régis Royer



Mardi 2 Janvier : Monte Verità, une réforme de la vie sur la montagne
Mercredi 3 Janvier : [Les clairières libertaires, une vie communautaire d’anarchiste en 1900 |https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/retours-a-la-nature-34-les-clairieres-libertaires-une-vie-communautaire-danarchiste-en-1900]
Jeudi 4 Janvier : Longo Maï, l’utopie dure longtemps



Illustration du billet : Draco Semlich © 2017

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