Il y a vingt ans disparaissait Camara Laye

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Il y a vingt ans disparaissait le romancier Camara Laye (1er janvier 1928-4 février 1980). En recueillant, traduisant et publiant les témoignages des plus grands conteurs d'Afrique, il aura été l'artisan presque unique de la conservation d'un patrimoine littéraire inestimable. Il est mort et sa bibliothèque est partie en fumée... mais on peut lire encore, chanceux que nous sommes, son Enfant noir, autre classique du siècle dernier à découvrir si on ne l'a pas déjà fait. (Il n'y a pas que Kourouma et Hampaté Bâ en Afrique, mes soeurs et mes frères !).
Son éditeur premier, Plon, racontait ça de sa vie : Camara Laye est né à Kourousa, en Haute-Guinée, le premier journée de l'année 1928. Son père, né également à Kouroussa, est forgeron, orfèvre et sculpteur. Sa mère, née à Tindican, un village proche de Kouroussa, est fille de forgeron.
Camara Laye a commencé par fréquenter l'école coranique, puis l'école primaire française, en fin le collège technique Conakry, dont il sort premier. Il vient alors en France poursuivre ses études à Argenteuil, puis à Paris, après avoir fait un stage à la Régie autonome des Transports parisiens.
A Paris, il se heurte à des difficultés matérielles et se voit obligé d'interrompre ses études pour gagner sa vie ; il travaille aux Usines Simca, puis aux Compteurs de Montrouge. En même temps, il suit des cours du soir, se passionne pour la musique de jazz en corrélation avec le folklore de son pays, et il créé un petit orchestre. Plus tard, il revient à ses études, notamment à l'Ecole Ampère. Actuellement il suit des cours d'aéronautique.
L'Enfant noir est son premier récit. Il est fait de ses souvenirs d'Afrique, évoqués durant toutes ses années où il a vécu loin de la case natale et de la grande plaine d'Afrique.
Naturellement, on ne l'écrirait plus comme cela, sa vie...
Son roman, ça a commencé comme ça :

J'étais enfant et je jouais près de la case de mon père. Quel âge avais-je en ce temps-là ? Je ne me rappelle pas exactement. Je devais être très jeune encore : cinq ans, six ans peut-être. Ma mère étant dans l'atelier, près de mon père, et leurs voix me parvenaient, rassurantes, tranquilles, mêlées à celles des clients de la forge et au bruit de l'enclume.
Brusquement j'avais interrompu du jouer, l'attention, toute mon attention, captée par un serpent qui rampait autour de la case, qui vraiment paraissait se promener autour de la case ; et je m'étais bientôt approché. (...)




Camara Laye L'Enfant noir. - Paris, Plon ; rééd. Pocket, 2007, 221 pages, 4,40 €

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