Dolores Prato

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Une petite plante de tournesol m’a dit ce qu’alors je ne savais pas. Elle poussait dans un pot, collée contre la terre cuite, je dis, ici elle n’a pas d’espace, je la sortis de là et la mais dans un trou avec de la terre autour ; elle souffrit, mais se remit à pousser ; le pot est trop petit, je is, je la sortis de là pour la transplanter dans un autre plus grand. Sans le vouloir, j’ai fait à la plante ce que l’on m’avait fait à moi, je l’ait transplantée deçà delà. avec le différence que moi je sais la souffrance de ses racines arrachées, qui avaient repris avec peine, de nouveau arrachées, encore des difficultés à reprendre. Pour moi, personne ne pensait que j’avais des racines comme les petites plantes : j’était un paquet et rien d’autre.
Je fus la madame Rosina de la petite plante. Comme elle crut bien faire en m’arrachant aux péquenauds, de même je crus bien faire en arrachant la plante de là où je pensais qu’elle avait du mal à vivre. Resta dans ma main la lente déchirure des petites racines; fil après fil elles se cassaient eur douleur passait dans mon corps.



Dolores Prato ''Bas la place y’a personne’'. Traduit et postfacé par Laurent Lombard et Jean-Paul Manganaro. — Verdier, « Terra d’altri », 896 pages, 35 €

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