† Christian Zeimert (1934-2020)

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Christian Zeimert, artiste peintre plein de gaieté, est décédé le 23 octobre 2020 à Vernon dans l'Eure. Il était né à Paris le 17 octobre 1934 et appartint au jury du prix de l'Humour noir, forcément. Les titres de ses tableaux, dignes des grands moments des Incohérents resteront comme ses toiles dans l'histoire de la peinture.
Voici, communiquée par sa soeur, la nécrologie rédigée par Jacques Jouet...


Z comme Zeimert

Zeimert naquit parisien et angevin de Lorraine, formé à l’école Boulle et dans l’atelier de Gromaire.
Il fut Malassis (pas longtemps) avec Cueco ou Parré. Il fut Panique avec Topor, Olivier O. Olivier ou Arrabal. Il fut Radio-Libertaire et Fou Parle avec Jacques Vallet. Il fut Papou dans la tête avec Bertrand Jérôme et Françoise Treussard… Sans doute trop indépendant pour être d’un seul groupe.
Peintre, il fut baptisé « calembourgeois » par la critique (ou était-ce Zeimert qui lui avait soufflé le terme ?), ce qui n’était pas faux mais réducteur. Il avait à peindre sa haine radicale de la bêtise, des modes artistiques et de la guerre avec la plus grande causticité, sans complaisance ni méchanceté ni aigreur. Il fut un peintre joyeux, celui qui fait rire dans ses expositions (récemment au musée de Vernon) par ce va-et-vient cocasse du titre à son tableau et du tableau à son titre. Rappelons-nous Monument aux ivres morts, Jésus et ses dix slips, Le fils du Père Barbelé, Uburen…
Zeimert fut irrévérent. Klein en prit pour son grade, et Mondrian, et Poussin, son voisin des Andelys et Monet, son voisin de Giverny (liste non close). Zeimert célébra en peinture Chaval et Bosc tout en ravalant le cubisme aux jeux de cubes de l’enfance.
Il fut un Marcel Duchamp rerétinisé après trop d’ascèse, regoûtant aux joies et aux beautés de la peinture à l’huile, donc aux vapeurs de la térébenthine. Il n’aura pas fini de peindre son Escalier descendant des nues et prenant du champ.
Certaines de ses peintures subversives sont à Beaubourg ou au Musée d’art moderne, mais qui ose les montrer dans ces temples ? Il est l’épine dans le grand P de la patte de la Peinture, une épine signée d’un Z, qui veut dire Zeimert.

Jacques Jouet




Illustration du billet : C.Z., le 15 septembre 2012 au Procope (© Draco Semlich)



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