Le brouillard, c’est joli. J’aime le brouillard... D’abord, au ras des quais, il cache l’eau noire et puante sus son tulle cendré, puis le voile se gonfle, s’épaissit, et c’est superbe ; il n’y a plus rien, plus de maisons, qu’un pan près des réverbères, dans la lumière jaune et pisseuse. Là, c’est un peu forcé, il faut bine un mur pour les accrocher. Et puis, je le répète, c’est mon goût. Il n’y a pas à aller contre ; somme toute, je ne suis pas difficile, et c’est bien dans mes moyens.
Day-Rançon Confidences au brouillard. — Paris, R. Debresse, 1950.