Située à la croisée de la rue des Merles d'un certain Gadda et des lieux de conjuration d'un certain Toole, le Carnivale de Nicole Caligaris devrait séduire les amateurs de langue.
Langue de veaux, de léopards, d'escroc, de jolie fille Spada, de secrétaire manucurée, de manager ou de préfet, tout un monde d'excitation...
Le jour où ils étaient montés dans ce fourgon, chacun y avait laissé, par une inconscience dont il n'avait pas fini de se mordre les doigts, quelque chose, son zest, sa chaleur, le criquet de ses déconnades, et ce quelque chose déposé là-dedans l'avait fait sortir du cours naturel de sa métamorphose en je ne sais quoi, en être injustifié, injustifiable, envoyant se faire mettre toutes les justifications et tous les tampons sur les papiers de l'existence, un être suffisant par soi-même à l'accomplissement d'une vie.
Nicole Caligaris Carnivale. — Paris, Verticales, 392 pages, 21,50 €