L'Appel de l'ombre

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L'appel de l'ombre

Voici l'heure néfaste au savant qui travaille...
S'il interroge encore un poudreux papyrus,
Il n'en déchiffre plus les occultes rébus,
Car le soir vient, le soir trouble, où son coeur défaille...

Et dans la salle austère, où nul rayon n'émaille
Jamais la fleur d'oubli du consolant lotus,
Le spectre d'une femme aux voiles de byssus
Hante le manuscrit, la stèle et la médaille.

C'est elle... Qu'elle fasse signe, il la suivra,
Pareil à l'égaré que le vin enivra.
Et le noir paquebot dont mugit la sirène,

Partira, de sa proue indiquant l'Orient...
Mais, dans l'éclat des nuits, c'est bien l'ombre d'Hélène
Qui, sur le pont désert, se pose en souriant...




Maurice Heine Un monde mouvant et sans limites. Tableau de l'amour macabre, premiers poèmes et autres écrits, présentés et annotés par Georges-Henri Morin. — Bruxelles, Editions du Sandre, 186 pages à l'italienne, 22 €

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