Raymond Josué Seckel, bibliothécaire des deux rives

SeckelCollectif.jpg


La chevauchée pédestre des rues et l'amour des livres ont été souventefois mis en parallèle. Apollinaire, les bibliophiles d'un siècle plus ancien encore, les Rétif et les forcenés, habiles esquiveurs et philosophes de l'opportunité, n'ont jamais été avares de leurs engouements pour la ville, ses recoins, ses boutiques encombrées de livres, ses plages, ses pages et ses mystères. L'un de ces spécimens récemment disparu se nommait Raymond Josué Seckel. Il était non seulement piétonnier mais aussi un bibliothéconome et lecteur, qui, en bon spécialiste de sa spécialité (1) savait pertinemment que

" La bibliographie est un art qui se pratique aussi avec les pieds »

Un épais tombeau où se lisent des textes d'hommage et des études dédiées a vu le jour en son honneur. On en trouvera le sommaire détaillé sur le site des éditions des Cendres.
Au centre du volume, sur papier ivoire, des articles de Seckel publiés entre 1983 et 1986 dans Le Matin de Paris — on y découvrira de quand date le premier livre de proche, eh oui — ou dans La Part du livre, éphémère revuette consacrée à l'histoire du livre. Plus loin, un texte sur Joseph Quérard, le fameux bibliographe, et puis, finalement, des études confiés par ses amis à ce liber amicorum à propos de "M. Oulipo" (qui a eu sa fiche d'autorité comme toute mystification qui se respecte), Quérard encore, les bibliothécaires satirisés, des conservateurs, une encyclopédiste, toute une théorie d'adeptes du papier noirci à l'encre.
Il en reste, mais probablement pas beaucoup comme Raymond Josué Seckel...





Collectif Raymond José Seckel, le bibliothécaire des deux rives. Textes réunis par Marie-Noëlle Bourguet-Seckel, Nadine Férey-Pfalzgraf et Jean-Didier Wagneur. Frontispice de MaxIme Préaud— Paris, Aux éditions des Cendres, un ouvrage de 384 pages de format 170 x 240, impression sur munken 115 g et ht sur papier ivoire. Couverture à larges rabats impression trois couleurs sur Old Mill pure des papeteries Fedrigoni. Gaufrage d'une vignette (2). Tirage limité à 499 exemplaires dont 450 exemplaires numérotés de 1 à 450 (42 euros) et 49 exemplaires numérotés de I à XLIX au colophon, augmentés d’une gravure originale de Maxime Préaud signée et numérotée de I à XLIX (110 euros)



(1) il dirigeait la Salle des catalogues de la Bn, puis sa version nouvelle nommée Salle X (sans arrière-pensée car le bibliothécaire est généralement exempt d'idées scabreuses, la preuve étant qu'il nomme le "Q" "O cédillé"), et ce depuis que le quartier de Tolbiac ne veille plus la seule rue Watt — où se plantent les tomates, comme chacun sait — mais aussi la Bibliothèque nationale de France.
(2) Aquarellée ici par une main criminelle...

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : http://www.alamblog.com/index.php?trackback/4871

Haut de page